J'entends la montée au créneau de mon collègue. Nous partageons certaines idées, les textes sont souvent mal appliqués et le facteur humain joue un rôle prépondérant. Le maire de Sommières nous a en effet présentés sa vision des choses : « je n'ai aucun problème, je vis avec les inondations. Ce type d'échanges est important, il faut être avec les élus locaux et le terrain. Peut-être existe-t-il une possibilité de vivre dangereusement, au moins d'apprivoiser le risque. S'adapter au terrain est parfois plus simple. Prenons l'exemple de Vaison-la-Romaine, où l'inondation s'est élevée à deux mètres au-dessus du pont romain, deux réactions étaient envisageables : tout détruire ou trouver une solution pragmatique. La seconde voie a été privilégiée et deux mesures ont été prises. La première a consisté à enlever tout ce qui se situait en zone de risque maximal. La seconde a visé l'aménagement des rez-de-chaussée afin de prévenir les pertes humaines.
Les questions que je me pose sont les suivantes : jusqu'où peut-on adapter la législation et la règlementation française ? Jusqu'où peut-on faire preuve de souplesse sans permettre tout et n'importe quoi ? Si notre système fonctionnait bien, on se contenterait d'avoir la loi d'un côté et des élus locaux qui l'appliquent de l'autre. Mais je me demande si on peut aller jusqu'à la responsabilité individuelle comme dans le cas des Etats-Unis.