Intervention de Thibaud Normand

Mission commune d'information Inondations dans le Var — Réunion du 11 juillet 2012 : 1ère réunion
Audition de M. Thibaud Normand chef du service prévention des risques de la dreal- paca

Thibaud Normand :

Je ne dispose pas de chiffrage moyen de l'incertitude des études. Différentes sources d'incertitudes peuvent survenir.

En premier lieu, les études se calent sur des connaissances observées, lors de crues passées. Or, la mesure des débits est affectée d'une marge d'erreur.

En deuxième lieu, l'hydrologie est la transformation de la pluie en débit du cours d'eau. L'hydrologie intègre comme hypothèse les différentes natures de terrain et la topographie. Ces lois sont bien connues dans les plaines, mais plus incertaines pour les fortes pentes et les précipitations rapides. Le SPC Méditerranée-est est assuré par Météo France parce que, dans ce territoire, la pluie se transforme plus vite en débit et il est plus compliqué de prévoir la montée des eaux.

Enfin, l'hydraulique consiste à déterminer la vitesse et la hauteur des cours en fonction de leur débit. Elle s'appuie sur plusieurs éléments dont la topographie qui n'est pas toujours très précise.

Il existe donc une conjonction d'incertitude étant donnée la confrontation des méthodes empiriques et du territoire. Je présume que la marge d'erreur est de l'ordre de 10 % pour les études d'aléa. Néanmoins, les données sont de plus en plus précises.

En termes de modèles, il existe plusieurs façons de déterminer la zone inondable.

Tout d'abord, l'atlas des zones inondables est une méthode naturaliste et empirique consistant en l'observation empirique des cours d'eau et des plaines alluviales. Elle permet d'identifier les zones inondées par le passé, sans obtenir d'information sur la vitesse, ni la hauteur de l'eau. Cette méthode n'est pas suffisante pour élaborer un PPRI.

Ensuite, les modèles à une dimension supposent que l'eau circule dans le même sens le long du cours d'eau et mesurent la vitesse et la hauteur de l'eau en chaque point du cours d'eau. Cette méthode n'est pas suffisante dans les zones à enjeu fort ou avec une configuration géographique complexe.

Aussi, de nos jours, la modélisation à deux dimensions permet d'observer des vitesses transversales, des hauteurs plus précises et intègre mieux la topographie. Cette méthode est à privilégier dans les zones à fort enjeu. Elle ne peut être généralisée étant donné son coût et le temps de calcul qu'elle requiert. De plus, les méthodes sophistiquées nécessitent un réglage minutieux des paramètres et donc plus de vigilance

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