Avant tout, je souhaite préciser que la gestion du risque inondation est relativement récente dans le droit français et date des années 1980. La France a appliqué une politique basée essentiellement sur la protection via la création d'ouvrages tels que les digues. Depuis quelques années, une politique de prévention émerge. Dans les règlements, beaucoup d'outils ont été développés au gré de la survenance des inondations qu'ils concernent, par exemple, l'information ou encore la maîtrise de l'urbanisation. La politique de gestion du risque inondation n'a pas été construite avec une approche d'ensemble cohérente.
Comme notre précédent président, M. Éric Doligé, l'avait souligné, l'opportunité pour le CEPRI est la transposition de la directive inondation pour la stratégie nationale de gestion du risque inondation. En effet, il nous semble intéressant de fédérer l'ensemble des acteurs autour des objectifs communs de résilience et de prévention pour vivre avec le risque.
Par ailleurs, pour répondre à votre interrogation sur l'aléa, le CEPRI a pris le parti de sensibiliser et d'informer son public par le biais de la notion de « conséquence négative d'une inondation ». Il ne s'agit pas simplement de communiquer sur l'aléa en termes scientifiques, en fournissant des indicateurs de hauteur et de vitesse d'eau, mais au sujet de ce que l'inondation engendre sur le territoire. Cette façon de faire passer le message auprès des collectivités territoriales nous apparaît plus intéressante et plus incitative. Elle aide les élus à agir, notamment lors des concertations des PPRI parce que nous leur expliquons très concrètement ce que peut générer une inondation sur leur territoire. Les élus sont alors plus enclins à informer la population et à organiser les secours. Cette approche est, d'ailleurs, en cohérence avec la directive inondation de 2007 qui invite les Etats membres à communiquer sur la notion de conséquences négative des inondations.
M. Nicolas Bauduceau va détailler nos outils et notre perception de la notion d'urbanisme résilient.