Intervention de Guy Herrouin

Mission d'information Fonds marins — Réunion du 16 mars 2022 à 16h00
Audition de Mm. Patrick Poupon directeur frédéric renaudeau conseiller défense plan de relance compétences et formations au pôle mer bretagne atlantique et guy herrouin chargé de mission stratégie et fonds marins au pôle mer méditerranée

Guy Herrouin, chargé de mission stratégie et fonds marins au Pôle mer Méditerranée :

Notre connaissance des grands fonds marins est très faible et peu précise, mais la somme de 300 millions d'euros du plan France 2030 semble assez bien dimensionnée pour couvrir les connaissances sur les aspects géologiques, les écosystèmes et les ressources biologiques.

Par ailleurs, 300 millions d'euros sont prévus pour l'aspect minier. Les contextes géologiques des ressources sont très différents. Nous comptons trois grandes catégories. Premièrement, les nodules polymétalliques, situés notamment dans le Pacifique Nord, en zone internationale dépendant de l'AIFM, se trouvent à 5 000 mètres de profondeur et sont faciles d'accès, car situés en superficie de sédiments ; ils sont assez bien connus. Deuxièmement, les encroûtements cobaltifères, notamment en Polynésie, sont connus, mais nous sommes incapables de mesurer les ressources ; situés sur les replats des atolls à 2 000 mètres de profondeur, les métaux sont attenants à la roche, ce qui exige un décroûtage. Troisièmement, le long des dorsales, dans les zones qui ne sont plus actives, se trouvent des dépôts d'amas sulfurés, qui se présentent sous forme de montagnes sous-marines à une profondeur de 2 500 ou 3 000 mètres de profondeur. Ces amas sont riches et les métaux doivent aussi être pris dans la roche.

Mener de front l'exploitation de ces trois types de ressources très différentes me semble très coûteux. Il faudrait sûrement faire un choix. Certaines ressources sont situées dans la zone internationale de l'AIFM, d'autres dans la ZEE française, par exemple à Wallis-et-Futuna, ou en Polynésie. Il faudrait certainement réaliser des études technico-économiques, fondées sur des missions d'exploration, pour déterminer les priorités, en fonction des métaux, des localisations et des enjeux internationaux. En matière d'exploitation minière, il est possible de réaliser des explorations régionales avec des drones pour définir des potentialités de ressources. Cependant, il faut ensuite réaliser une prospection minière beaucoup plus précise pour savoir s'il y a un gisement et pour connaître sa teneur et son épaisseur. Les montants alloués sont donc corrects, si l'on fait des choix, fondés sur des études techniques, économiques et stratégiques.

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