La question des emplois est assez difficile. Le domaine de l'exploration est porteur de nombreuses innovations, qu'il faudra ensuite industrialiser. Les créations d'emplois peuvent être très importantes - quelques centaines ou milliers d'emplois en dix ans.
Concernant l'exploitation, je prendrai un exemple fondé sur les nodules polymétalliques, mais qui serait équivalent pour d'autres types de gisement. Un chantier d'exploitation en haute mer représente 2 milliards d'euros d'investissement et des coûts opérationnels annuels de 500 à 700 millions d'euros. Il faut aussi tenir compte de toute la chaîne d'exploitation : transport vers les sites de transformation des métaux, traitement spécifique de ces métaux par rapport aux métaux terrestres. Un tel chantier fournirait en nickel la moitié de la production de la Nouvelle-Calédonie. Les volumes sont très importants.
Il n'est pas réaliste économiquement d'envisager de petits chantiers, car les investissements sont trop lourds : une exploitation à petite échelle n'est pas possible, sauf pour les projets pilotes, notamment pour tester les impacts sur les écosystèmes profonds, qui sont très fragiles, peu résilients, très sensibles. Concevoir des systèmes qui préservent l'environnement est donc essentiel. Cela est possible ; il faut par exemple concevoir des systèmes qui bloquent le bruit ou l'échappement de sédiments. Nous savons réduire les impacts dans les ports et les milieux côtiers, mais il faut transposer nos savoir-faire dans les grandes profondeurs.