Intervention de Marie-Rose Rodrigues Martins

Mission d'information sur le harcèlement scolaire et le cyberharcèlement — Réunion du 9 juin 2021 à 16h35
Audition des représentants des syndicats de l'enseignement

Marie-Rose Rodrigues Martins, représentante du SNUIpp-FSU :

Je suis enseignante en primaire. Dans le département dans lequel j'exerce a été mise en place une formation « le jeu des trois figures », créée par Serge Tisseron. Elle travaille sur l'empathie. Trois élèves vont jouer une saynète avec une situation problème qui interpelle, en prenant tour à tour les trois rôles de la victime, de l'agresseur et du médiateur. Tous les collègues formés à cette empathie par ce « jeu des trois figures » peuvent constater des effets quasi-immédiats.

Pour des enseignants de maternelle, parler d'enfant harceleur me semble relever de la faute professionnelle. C'est une méconnaissance de la psychologie de l'enfant, sur ce qu'un enfant de 3, 4, 5 ans peut avoir comme intention. Un enfant qui a un comportement violent est forcément un enfant qui subit un malaise tellement fort que cela le submerge. Je mets en parallèle l'idée d'enfant hautement perturbateur. L'enfant n'est pas perturbateur de sa volonté, mais il est submergé par quelque chose qu'il ne maîtrise pas. C'est un enfant qui a un comportement perturbateur, mais qui n'est pas dans une intention. Il est important de le souligner. En outre, le programme de maternelle de 2015 qui a mis en avant l'évaluation positive a été une révolution dans la façon de penser celle-ci. Cela peut apaiser et fait partie de ce que l'on met en place pour avoir un climat scolaire serein. Enfin, un temps institutionnalisé, dans la classe, au travers par exemple du « quoi de neuf », ou les ateliers de philosophie est un moyen essentiel pour travailler au respect de l'autre, à la solidarité ou encore à l'écoute.

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