Travailler sur le rôle du témoin permet d'amener l'enfant à réfléchir sur ses possibilités d'intervention, sa place. Cela permet de dire que l'on ne reste pas sans rien faire. Travailler à la fois sur la victime, l'enfant harceleur et celui qui regarde permet de travailler sur ce que l'enfant témoin peut faire.
Ma collègue parlait du temps. Le temps de présence dans un établissement signifie aussi - et tout simplement - d'avoir le temps de prendre un café dans la salle des professeurs, pour qu'au détour d'une conversation on puisse échanger, - et avec notre formation spécifique - et relever que telle ou telle situation nécessite de s'y intéresser. Mais, pour cela il faut être dans les établissements, il ne suffit pas d'avoir un nom relié à un établissement.
Les numéros verts permettent certes aux familles d'appeler. Mais les enfants ont besoin de présence, de connaître la personne à qui ils vont aller se confier.
Les collègues des services sociaux scolaires, du fait du peu de temps de présence, n'ont plus comme priorités celles de nos missions. Normalement, nous sommes un service de prévention. On devrait être avec les équipes, former des projets collectifs. Mais, nous sommes majoritairement sur la protection de l'enfance, dans l'intervention d'urgence. Les conseils départementaux, pour leur part, sont en train d'intervenir en prévention dans les établissements. Il y a ainsi un inversement de nos missions, où plus personne ne s'y retrouve.