Intervention de Marie-Pierre Mouton

Mission d'information Bâti scolaire — Réunion du 28 mars 2023 à 16h30
Audition des représentants de l'assemblée des départements de france adf — Mmes marie-pierre mouton présidente du conseil départemental de la drôme présidente de la commission éducation sport et culture de l'adf marie cieters vice-présidente du conseil départemental du nord chargée de l'éducation et des collèges cécile dumoulin vice-présidente du conseil départemental des yvelines chargée des collèges et du numérique scolaire nathalie léandri vice-présidente du conseil départemental des hauts-de-seine chargée de l'éducation et du numérique éducatif et m. éric ferrère vice-président du conseil départemental de la réunion délégué aux travaux bâtimentaires et à la valorisation du patrimoine

Marie-Pierre Mouton, présidente de la commission Éducation, sport et culture de l'ADF :

présidente du conseil départemental de la Drôme, présidente de la commission Éducation, sport et culture de l'ADF. - Les lois de décentralisations ont 40 ans : à l'époque, les conseils départementaux ont récupéré des bâtis qui se trouvaient dans un état vétuste. Ainsi ont-ils dû multiplier les remises à niveau des collèges : depuis 1982, le budget de réhabilitation et de construction a été multiplié par cinq - la Cour des comptes a d'ailleurs dressé un bilan positif de notre action.

Nous sommes très attentifs au bien-être des collégiens. De plus, nous abordons les réhabilitations et les constructions avec le souci de répondre au défi de la transition écologique. Nous avons ainsi élaboré un référentiel collège, conçu en coopération avec la communauté éducative. Je suis sûre que mes collègues ont adopté une démarche similaire pour construire le collège de demain.

Je rappelle que les collèges comprennent aussi des gymnases et des internats. À la transition écologique s'ajoute une transition sociétale : nos jeunes n'ont pas la même idée du confort que nous et il a fallu nous adapter. Nous élaborons donc des espaces fonctionnels et modulables, dans la limite des contraintes qui nous sont imposées par l'environnement du bâtiment. Nous sommes également attentifs à la qualité des matériaux, qui sont souvent biosourcés. Le volet énergétique occupe, lui aussi, une place importante, avec les plans d'isolation, la performance énergétique ou le suivi des consommations, entre autres. L'un des derniers collèges construits par le conseil départemental est tapissé de panneaux photovoltaïques sur 700 mètres carrés. Nous n'avons pas attendu la crise énergétique pour réfléchir aux économies possibles sur nos dépenses de fonctionnement !

L'année dernière, nous avons reçu un guide du bâti scolaire, élaboré par le ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse. C'est bien là le problème : celui-ci a été écrit dans les bureaux des ministères, loin de la réalité du terrain. Il faut tenir compte de la diversité des territoires : par exemple, on n'utilise pas les mêmes matériaux partout. Je suis dubitative sur cette démarche qui, par ailleurs, nous met souvent en porte-à-faux vis-à-vis de la communauté éducative.

Enfin, les collectivités territoriales ne disposent plus de marge de manoeuvre financière. Des plans pluriannuels d'investissement s'imposent, eu égard au coût de construction d'un nouveau collège - entre 25 et 30 millions d'euros. Les aides sont parfois insuffisantes. Certes, nous pouvons recourir au fonds vert, mais il faut souvent répondre aux appels à projets en quinze jours : c'est trop court, à moins de disposer d'un dossier déjà ficelé.

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