Les investissements dans ce que nous appelons les « CPE système » sont utiles pour baisser les consommations dans environ les trois quarts du patrimoine, le plus performant, souvent le plus récent - mais un collège ayant un siècle peut aussi être très performant. Pour ceux-là, changer les fenêtres, installer des ampoules LED, ou intervenir sur la ventilation et le chauffage coûte moins d'un million d'euros par collège. En trois ans, les économies sont substantielles, la consommation énergétique baissant de l'ordre de 30 % ; en y ajoutant l'amélioration des comportements d'usage, on peut tendre vers des baisses de 40 %.
En revanche, pour le quart restant de notre patrimoine, il faut des investissements colossaux. Nous nous interrogeons : cet argent public est-il investi à bon escient, alors que les retours sur investissement sont de l'ordre d'un siècle ? Il faut non seulement prendre en compte l'énergie, mais aussi le bas-carbone ; or reconstruire ces collèges entraînerait des impacts carbone importants. Diriger ces investissements vers de la production d'énergies renouvelables serait peut-être plus pertinent. Aujourd'hui, le système favorise les travaux mais non la production d'énergies renouvelables. Le photovoltaïque est une possibilité pour environ un tiers de notre patrimoine, mais le potentiel géothermique est extrêmement important en Île-de-France, notamment dans l'Ouest parisien. Nous investissons entre 150 et 200 millions d'euros pour un quart de nos collèges : ne vaudrait-il pas mieux diriger ces financements vers de la production locale d'énergies renouvelables, comme la géothermie, quitte à faire des travaux plus modestes sur un patrimoine énergivore ?