Madame la Première ministre, j’ai écouté attentivement les dernières déclarations qui pouvaient définir votre ligne politique depuis l’échec de la réforme des retraites, entériné par votre absence de majorité sur ce texte.
Je retiens le « ni dissolution, ni remaniement, ni référendum » du Président de la République, ainsi que votre proposition de dialoguer la semaine prochaine avec les syndicats, mais sur les seuls sujets sur lesquels vous êtes d’accord, selon les mots mêmes de votre ministre Franck Riester.
En vous mettant au service d’un Président de la République du « triple ni », pour ne pas dire du déni, vous êtes devenue la Première ministre de l’impasse.
Malgré toutes vos tentatives de diversion, malgré votre stratégie assumée du pourrissement, l’opposition à votre réforme des retraites n’a jamais été aussi massive parmi les Français.
Le mouvement social est le plus important depuis les années 1990. Les syndicats montrent depuis le début de cette mobilisation leur grande responsabilité. En les traitant comme vous le faites, madame la Première ministre, vous jouez avec notre pacte républicain.
Je ne veux pas que vous noyiez le poisson en assénant au Sénat vos habituels éléments de langage sur une réforme prétendument « indispensable » pour sauver notre système de retraite. Plus personne ne vous croit !
Vous évoquez l’actuel climat de violence inacceptable qui a émaillé certaines manifestations. Avec les syndicats, nous l’avons dénoncé, comme nous l’avons toujours fait. Nous aussi, mes chers collègues, nous soutenons l’ordre républicain et ceux qui le défendent, policiers et gendarmes !