Intervention de Olivier Brochet

Mission d'information Bâti scolaire — Réunion du 22 mars 2023 à 13h30
Situation des établissements d'enseignement français à l'étranger — Audition de M. Olivier Brochet directeur général et de Mme Odile Hagenmüller sous-directrice de l'immobilier de l'agence de l'enseignement français à l'étranger aefe et de M. Jean-Marc Merriaux directeur général de la mission laïque française réalisée conjointement avec le groupe d'études « statut rôle et place des français établis hors de france »

Olivier Brochet, directeur général de l'AEFE :

Tout d'abord, les premières normes qui s'imposent à nous sont celles des pays d'implantation. Dans certains pays, elles sont plus exigeantes que les normes françaises alors que dans d'autres, elles sont plus faibles. Lorsqu'elles sont peu nombreuses, nous nous inspirons des normes françaises.

Ensuite, notre patrimoine est réparti dans des zones climatiques très diverses, allant de Stockholm à Niamey. Les établissements européens subissent une explosion des coûts liés à la crise énergétique. Le lycée de La Haye, par exemple, que j'ai visité à l'automne dernier, a vu sa facture d'énergie augmenter de 70 %. Cependant, beaucoup d'établissements ont plutôt des problèmes de climatisation et de refroidissement. Faire travailler les enfants par une chaleur intense est très coûteux et pose un problème à beaucoup d'établissements.

Notre approche doit aussi tenir compte de la capacité des EGD à effectuer des travaux intégrant les normes bioclimatiques des différents pays. Il faut trouver les équipes de construction et les matériaux correspondant à la fois aux normes en vigueur et à nos besoins. Chaque projet se révèle donc extrêmement complexe.

Toute la difficulté consiste à assurer, dans différents pays, en Afrique subsaharienne, au Maghreb ou au Moyen-Orient, des conditions de travail satisfaisantes pour les élèves. Ces derniers sont à la fois très à la pointe sur les demandes écologiques et expriment des attentes fortes et parfois contradictoires en termes de conditions de travail. Je pense notamment à la climatisation.

Supprimer la climatisation peut demander beaucoup de pédagogie. En septembre 2022, à Tunis, la rénovation des bâtiments permettant la suppression de la climatisation n'a pas bien fonctionné, créant de réelles tensions.

La qualité de l'air est également une question extrêmement sensible, notamment en Asie, dans des pays souvent très pollués. À Pékin, notre établissement dispose par exemple d'une purification de l'air permanente.

En Europe, les standards européens s'imposent à nos rénovations. Nous devons nous adapter lorsque les standards nationaux dépassent le standard français.

Ces problématiques nous obligent à adopter une approche globale.

Par ailleurs, nous devons présenter un schéma pluriannuel d'investissement, le SPSI, qui est un programme quinquennal. Nous en avons déjà proposé deux et en finalisons un troisième. Les deux premiers n'intégraient pas spécifiquement les questions relatives aux normes bioclimatiques, ce qui ne nous a pas empêchés d'en tenir compte dans nos réalisations. En revanche, le prochain SPSI intégrera une dimension écologique applicable à tous nos projets.

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