Il est difficile d'anticiper le résultat d'une enquête qui n'a pas été menée et que nous devons effectivement lancer - il suffit pour cela de trouver 20 000 euros pour la financer. Entre 2017 et aujourd'hui, il s'est passé beaucoup de choses, surtout ces derniers mois, mettant en évidence deux éléments sous-jacents dans vos propos.
D'abord, la conflictualité. Longtemps, pour caricaturer, on pourrait dire que les questions environnementales étaient traitées de façon un peu fleur bleue et consensuelle : tout le monde était d'accord pour protéger la nature. Maintenant, on le voit bien, l'eau, par exemple, est devenue l'objet de conflits très importants. Les questions environnementales faisaient l'objet d'une conflictualité qui pouvait être structurante dans certains territoires - je pense à la chasse -, mais elles restaient anecdotiques pour la France entière. Ce n'est plus le cas.
Ensuite, la différence des pratiques et des consciences selon les territoires et le cadre de vie - malheureusement, notre échantillon France entière n'est pas adapté à ce dernier élément. Dans les zones montagneuses, les gens vivent concrètement le réchauffement climatique : toute l'économie des sports d'hiver va disparaître dans certains territoires ; ce sera la même chose là où l'agriculture est très consommatrice d'eau. À l'inverse, une certaine forme d'insouciance peut régner ailleurs.
Ma typologie est-elle optimiste ou pessimiste ? Je préfère rester agnostique en ce domaine... (Sourires)
L'intérêt de cette typologie est de montrer qu'il faut différencier les leviers. Tout ce qui peut relever de la contrainte risque de plus toucher les consuméristes assumés, par exemple. Certaines catégories de ménages vont devoir restreindre des éléments de leur train de vie. Ce qui paraît aujourd'hui liberticide pourrait apparaître demain comme indispensable. Cela appelle des choix politiques qui ne seront pas faciles.