Ma question, qui s’adressait à Mme la ministre de la transition énergétique, porte sur la perspective d’une interdiction des chaudières à gaz dans les logements individuels et collectifs.
La hausse des prix de l’énergie, qui a fortement affecté les ménages et les collectivités locales, ainsi que les tensions rencontrées en matière d’approvisionnement électrique doivent nous pousser à nous interroger sur l’opportunité d’inciter au tout électrique.
En effet, pour le seul secteur de la maison individuelle, l’abandon des chaudières engendrerait une pointe estimée à 15 gigawatts supplémentaires, soit l’équivalent de neuf EPR (European Pressurized Reactors) ; cela suppose qu’elles soient remplacées par des pompes à chaleur performantes. Dans le secteur du logement collectif, il n’existe aucune solution technique autre que les radiateurs électriques pour remplacer les chaudières individuelles.
Le changement de source d’énergie pour le chauffage n’est pas l’élément premier de la transition écologique. Il est impératif d’accélérer la rénovation thermique pour diviser par cinq la consommation en kilowattheure par mètre carré, quelle que soit la source d’énergie.
Cette décision entraînerait également des conséquences économiques importantes. En effet, les chaudières sont majoritairement produites en France et en Allemagne, à la différence des pompes à chaleur, dont la valeur de marché se situe pour moitié en Asie.
Il est entendu que la décarbonation des utilisations du gaz dans les bâtiments doit être une priorité. Néanmoins, une mesure d’interdiction des chaudières serait contre-productive et affecterait le développement du gaz renouvelable, en limitant à terme la capacité d’intégration de ces gaz verts dans les réseaux, ou obligerait à recourir à des systèmes coûteux de rebours vers les réseaux de transport et de stockage.
Plutôt que d’interdire les chaudières, il conviendrait de renforcer le soutien au développement de la méthanisation, en s’appuyant sur un modèle agricole résilient et durable et en favorisant notamment les boucles locales de consommation.
Je souhaite donc connaître les intentions réelles du Gouvernement. Plus particulièrement, j’aimerais savoir si l’interdiction des chaudières à gaz est réellement envisagée.