Intervention de Didier Marie

Réunion du 4 avril 2023 à 9h30
Questions orales — Situation du parc nucléaire français

Photo de Didier MarieDidier Marie :

Madame la ministre, le Gouvernement a fait adopter son projet de loi relatif à l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires à proximité de sites nucléaires existants et au fonctionnement des installations existantes, avant même que le Parlement n’ait débattu d’un projet de loi d’orientation sur les choix énergétiques à faire pour notre pays. Nous sommes mis devant le fait accompli !

Au travers de ce texte, vous avez remis en cause les orientations de 2015, qui avaient pour objet de ramener la part du nucléaire dans le mix énergétique à 50 % à l’horizon de 2025. Cette date avait d’ailleurs été reportée à 2035 par une disposition de la loi de 2019 relative à l’énergie et au climat.

Dans ce texte, la fermeture progressive des réacteurs les plus anciens était prévue ; à l’inverse, vous souhaitez désormais prolonger leur durée de vie !

Or les événements récents suscitent mon interrogation sur cette stratégie. Les incidents dans les centrales existantes se sont récemment multipliés. L’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) a notamment identifié de nouvelles et importantes fissures sur les circuits d’injection de sécurité des réacteurs n° 1 et 2 de Penly.

Dans le même temps, le Président de la République a décidé seul, sans concertation, en dépit du grand débat public, qui a dû être interrompu, de lancer la construction d’un EPR à Penly – le premier d’une série de six –, alors que celui de Flamanville, qui n’est pas très loin, multiplie les avaries. D’ailleurs, sa mise en service a de nouveau été reportée…

Madame la ministre, pouvez-vous me préciser la nature des dysfonctionnements du réacteur de Penly, m’indiquer dans quel délai et à quel coût ils seront résolus et m’assurer de la fiabilité du réacteur pour les vingt ans à venir ?

Par ailleurs, comment comptez-vous garantir que la rénovation du parc, dont l’état est vieillissant, et la construction de nouveaux EPR, dont les coûts sont considérables, ne se feront pas au détriment du développement des énergies renouvelables, pour lesquelles la France est le mauvais élève européen ?

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