En Haute-Vienne, la Croix-Rouge comptait jusqu’à récemment quelque sept centres de soins infirmiers (CSI). À ce jour, cinq ont fermé, ce qui a entraîné le licenciement de soixante-dix salariés ; les deux restants sont également voués à disparaître. Celui de la commune d’Ambazac, dont le champ d’intervention se situe majoritairement en milieu rural, est l’un des derniers et pourtant l’un des plus importants du département. Il doit cependant fermer ses portes le 1er juin prochain, en dépit d’une forte mobilisation des élus et de la population.
Dans un contexte de pénurie de médecins en zone rurale et de fortes inégalités territoriales, ces structures sont nécessaires à l’équilibre global de l’offre médicale.
Or la Croix-Rouge semble s’employer à les fermer méthodiquement. De l’avis des élus et du personnel, cette dernière semble avoir tout fait du point de vue du management et de l’organisation du travail pour en arriver à cette situation extrême, en réduisant méthodiquement l’offre de soins ou en refusant des interventions trop éloignées du centre. Ainsi, le nombre de patients baisse mécaniquement et inéluctablement.
Nous avons l’habitude, dans nos territoires ruraux, de subir de telles manipulations visant à fermer un service, qu’il s’agisse des établissements de santé, des services publics ou des écoles. Appauvrir l’offre d’abord, fermer le service ensuite, parce que l’activité serait devenue insuffisante !
La Croix-Rouge serait-elle donc uniquement motivée par des considérations financières ? Si tel est le cas, c’est fort inquiétant !
Cette situation induit une rupture d’égalité d’accès à la santé, qui est un droit fondamental des citoyens. Encore une fois, ce sont ceux qui viennent des territoires ruraux qui pâtissent d’une telle situation.
Dans d’autres communes, il est déjà trop tard. Jusqu’à présent, l’État s’est contenté d’être un observateur passif. Aucune solution alternative n’est proposée ni aux salariés ni aux 150 patients qui vont se retrouver sans soins.
Que fait-on pour les salariés et les patients des territoires ruraux, notamment en Haute-Vienne, qui rencontrent des difficultés en la matière ?