Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, depuis sa sortie à la fin de l'année 2022, et plus encore depuis celle de sa dernière version, ChatGPT ne cesse de faire parler de lui et nourrit autant d'inquiétudes qu'il fait d'adeptes. Parmi les craintes, on évoque les risques liés à la confidentialité des données, ceux relatifs à l'exactitude des informations transmises par le chatbot et les risques de plagiat.
Il est aussi régulièrement question des risques de suppression d'emplois que cette intelligence artificielle générative pourrait causer. À ce titre, dans un rapport publié le 26 mars dernier, des économistes ont estimé que ce type d'intelligence artificielle pourrait exposer plus de 300 millions d'emplois à l'automatisation.
Toutefois, cette inquiétude de l'articulation entre le travail et l'évolution technique et numérique est-elle une nouveauté ? Pas véritablement.
La crainte des évolutions techniques et de leurs effets sur le travail de l'être humain existe depuis longtemps et n'a pas attendu les pontes de la Silicon Valley. En 1589, la reine Élisabeth Ire d'Angleterre interdisait la machine à tricoter les bas, de crainte qu'elle ne prive ses sujets d'emplois.