Si j'ai formulé cette proposition, c'est parce que des amendements que j'avais déposés à l'occasion de l'examen de la loi relative à la différenciation, la décentralisation, la déconcentration et portant diverses mesures de simplification de l'action publique locale (3DS) ont été jugés irrecevables au titre de l'article 40 de la Constitution, au motif qu'ils visaient prétendument à créer une charge. Or tel n'était absolument pas le cas !
Si vous transférez, par exemple, la compétence des écoles de la commune au département, ou la compétence des collèges du département à la région, vous ne créez aucune charge pour l'État : la compétence est simplement transférée d'une collectivité à une autre. Il me semble que cela ne crée aucun risque financier pour l'État ; c'est totalement neutre et donc constitutionnel.
Nous nous tirons une balle dans le pied, en tant que sénateurs, en nous privant de la possibilité de transférer une compétence d'une collectivité à une autre. C'est tout de même notre rôle : nous sommes les représentants des collectivités territoriales !
Il me semble donc logique, compte tenu de l'absence de risque financier, d'écrire dans la Constitution que le Parlement peut parfaitement transférer une compétence, du moment que c'est neutre financièrement. Il s'agit simplement de revenir sur une interprétation à mon sens beaucoup trop rigoriste de l'article 40 de la Constitution.