OceanWinds est la co-entreprise fondée il y a quelques années par Engie et EDPR, la filiale énergies renouvelables d'Energias de Portugal (EDP). Nous sommes donc un « pure player » dans l'éolien offshore.
L'expérience d'OceanWinds montre que l'éolien flottant est prêt à passer à une échelle industrielle. Nous opérons dans l'éolien depuis dix ans. Après l'étape des prototypes est venue celle des projets pilotes : ainsi, le projet de 24 mégawatts au large des côtes du Portugal, avec trois éoliennes sur flotteurs, est une expérience riche en enseignements.
La société Principle Power, dont nous sommes actionnaires à travers EDP, a développé, avec ses équipes, basées en grande partie à Aix-en-Provence, une technologie de flotteurs assez innovante : il s'agit de trois flotteurs classiques sous une turbine, mais avec un système d'équilibrage interne qui transfère de l'eau d'un flotteur à l'autre, selon les conditions météorologiques et océaniques. Cette technologie est aujourd'hui complètement aboutie et prête à être mise en oeuvre à l'échelle industrielle. Nous allons l'utiliser dans un projet pilote de 30 mégawatts, que nous sommes en train de développer, en partenariat avec l'Ademe, au large de Port Leucate et Port-la-Nouvelle.
Je voulais également insister sur notre action à l'étranger : notre portefeuille d'éolien représente aujourd'hui à peu près 16,5 gigawatts, dont un tiers de flottant. Des projets à taille industrielle vont être lancés très prochainement : un projet de 1,3 gigawatt en Corée, qui sera mis en service avant la fin de la décennie ; deux projets de 2 gigawatts, l'un en Californie, l'autre au nord de l'Écosse, qui seront mis en service probablement au début des années 2030. Nous sommes donc prêts à investir, à développer des projets de cette taille, qui vont émerger un peu partout dans le monde dans les prochaines années : l'industrie est prête à relever ce défi et à développer des capacités importantes d'éolien flottant.
Nous serions ravis de pouvoir le faire également en France : je pense qu'il y a une capacité de développement plus rapide que celle annoncée aujourd'hui. L'objectif de 40 gigawatts à l'horizon 2050 correspond à un rythme de développement d'éolien flottant et posé d'environ 1,4 gigawatt par an, bien inférieur aux rythmes annoncés au Royaume-Uni, en Allemagne ou aux Pays-Bas, qui sont de 2,5 gigawatts par an, voire davantage, sur la même période. Nos voisins vont donc beaucoup plus vite, et l'industrie va s'organiser autour de ces volumes. La France peut donc saisir cette opportunité d'accélérer son développement de l'éolien.