Les entreprises seront peut-être plus à même d'apporter des précisions sur la partie technologique. Sur le parc de Saint-Nazaire, la puissance des turbines est de 6 mégawatts. L'usine qui produisait ces turbines de 6 mégawatts à Saint-Nazaire a aujourd'hui basculé sur du 13 ou 14 mégawatts, nous sommes donc dans une optique d'augmentation assez significative. Je ne sais pas s'il y a un plafond technique.
En tout état de cause, il est certain que dès lors qu'on augmente la puissance de la turbine, on augmente aussi la hauteur de l'éolienne, d'où la nécessité de disposer d'infrastructures portuaires de taille suffisante pour procéder à leur assemblage. Il ne s'agira pas alors de frein technologique quant à la hauteur des ouvrages, mais de contrainte de taille et de logistique pour les infrastructures portuaires en mesure de les accueillir. Sur les prochains parcs, pour lesquels nous sommes en procédure de mise en concurrence, nous prévoyons des puissances unitaires d'un peu plus de 15 mégawatts, pour une mise en service entre 2028 et 2030.
Un certain nombre de financements sont déjà mobilisés pour la mise à niveau des infrastructures portuaires, notamment par l'intermédiaire du plan France 2030 : 100 millions d'euros sont prévus pour la phase d'industrialisation des ports, mais il y aura évidemment d'autres fonds à mobiliser, l'estimation des investissements nécessaires à la mise à niveau des infrastructures portuaires s'élevant entre 100 et 300 millions d'euros. Tous les ports ne seront pas concernés, mais plusieurs sont intéressés, dont un ou deux sur la façade méditerranéenne. La région Bretagne a également investi dans le port de Brest pour accueillir la construction du parc du cinquième appel d'offres sur l'éolien en mer, dans la perspective d'en avoir effectivement d'autres par la suite. Ces niveaux d'investissement demandent donc, comme cela a déjà été dit, d'avoir une certaine visibilité sur un volume : une puissance limitée à 250 mégawatts ne saurait y suffire. Dans cette perspective, la loi prévoit d'ores et déjà un rythme d'attribution de l'ordre d'un gigawatt par an à compter de 2024.
Pour répondre à la question des impacts sur l'environnement et la pêche, nous avons déjà quelques retours d'expérience au niveau international. Un observatoire de l'éolien en mer, annoncé par le Premier ministre Jean Castex à l'été 2020, a été mis en place et est toujours en construction. L'un des premiers objectifs de cet observatoire est d'établir un retour d'expérience à partir des observations faites pour l'instant essentiellement à l'étranger, mais aussi de capitaliser sur ce qui pourra être fait en France. Nous sommes en train d'établir un programme d'acquisition de connaissances, de nouvelles études, sachant que certaines sont directement liées à des projets en cours, notamment sur l'avifaune dans le golfe du Lion. Nous envisageons de faire de même pour les prochains appels d'offres sur l'arc atlantique, afin de bien caractériser les enjeux environnementaux et d'être mieux à même de mesurer par la suite les impacts de l'éolien.