Intervention de Patricia Schillinger

Réunion du 13 avril 2023 à 10h30
Questions orales — Implantation d'un centre de rétention administrative dans le sud du département du haut-rhin

Photo de Patricia SchillingerPatricia Schillinger :

Madame la ministre, les zones frontalières sont, par nature, plus exposées que le reste du territoire à la criminalité transfrontalière et à l'immigration illégale.

C'est le cas de l'agglomération ludovicienne, et plus largement de la zone des trois frontières, dans le sud du département du Haut-Rhin.

Situé à la frontière de la Suisse et de l'Allemagne et abritant le cinquième aéroport international de France – plus de 9 millions de passagers par an –, ce territoire est en effet l'une des principales portes d'entrée en France pour l'immigration.

À titre d'exemple, rien que sur le vecteur ferroviaire franco-suisse, ce sont plus de 5 000 migrants clandestins qui ont été interpellés par les services français de police depuis novembre dernier.

Dans ce contexte, l'implantation d'un centre de rétention administrative (CRA) en périphérie de l'EuroAirport ou à Mulhouse constituerait une plus-value certaine dans le soutien à la lutte contre l'immigration illégale et pour la mise en œuvre de la politique migratoire.

Actuellement, les centres les plus proches sont situés soit à Geispolsheim, soit à Metz, quand la ville de Saint-Louis, au cœur du territoire des trois frontières, ne dispose, elle, que d'un local de rétention administrative de seulement neuf places.

Cette situation contraint les agents de la police aux frontières à parcourir entre 120 et 270 kilomètres pour y accompagner les étrangers en situation irrégulière, les détournant de leurs autres missions et accentuant les difficultés qu'ils connaissent déjà du fait du manque d'effectifs.

Le Gouvernement s'est lancé dans un vaste plan de construction de places en centres de rétention et le ministère de l'intérieur a, dans la dernière loi d'orientation et de programmation du ministère de l'intérieur (Lopmi), réaffirmé sa volonté d'accroître nos capacités de rétention en portant à 3 000 l'objectif de nouvelles places.

Dans ce contexte, pouvez-vous nous indiquer où en est la réalisation de ce plan et quelles sont les intentions du ministre vis-à-vis du territoire des trois frontières, objet d'une pression migratoire qui justifierait qu'il accueille l'un de ces centres ?

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