Intervention de Céline Brulin

Réunion du 11 avril 2023 à 14h30
École de la liberté de l'égalité des chances et de la laïcité — Discussion générale

Photo de Céline BrulinCéline Brulin :

Contradiction, toujours : vous écartez la hausse des moyens comme réponse au besoin de renforcer l'école de la République, en pointant par exemple l'éducation prioritaire, pour finalement la revendiquer en ruralité. Ou encore, vous considérez que les sorties scolaires sont des temps de classe hors les murs afin de brider la liberté religieuse de parents de confession musulmane – pour les autres, cela vous gêne beaucoup moins –, mais refusez systématiquement nos propositions pour que ces sorties soient encadrées par des personnels pédagogiques.

En même temps, plutôt que de faire du soutien scolaire un objectif de l'éducation nationale, avec des moyens de rattrapage, des dispositifs individualisés, vous entendez le laisser dans les mains d'une réserve éducative. Inévitablement, cette mission pèsera sur les collectivités territoriales, tout particulièrement sur celles qui en font déjà beaucoup plus que d'autres en la matière, leurs habitants rencontrant davantage de difficultés sociales, culturelles et scolaires.

Vos prétendus remèdes sont finalement pires que le mal.

Depuis 1989, l'autonomie des établissements publics locaux d'enseignement ne cesse de croître. Cela a-t-il permis de résorber les inégalités ? Absolument pas ! La réforme du lycée, conduite récemment au nom de cette volonté d'offrir des marges de choix et de liberté, la renforce au contraire.

Vous le savez, vous qui avez, comme moi, dans vos départements, des lycées offrant tous les enseignements de spécialité ou presque, quand d'autres se contentent du minimum. Les uns sont plutôt situés dans l'hypercentre des grandes métropoles, les autres se trouvant plutôt dans les quartiers populaires ou les zones rurales.

Pensez-vous vraiment que c'est en faisant porter les responsabilités de l'ensemble de l'institution sur les agents de première ligne que l'on parviendra à faire face à la crise de recrutement des enseignants que nous connaissons aujourd'hui ? Poser la question, c'est déjà y répondre !

Quant aux contrats de mission, censés amener les enseignants les plus expérimentés dans les zones les plus difficiles, leur échec risque d'être aussi patent que celui du dispositif « Éclair », …

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