Madame la présidente, madame la secrétaire d'État, mes chers collègues, cette proposition de loi sur la fusion des filières à responsabilité élargie des producteurs d'emballages ménagers et des producteurs de papier est arrivée en débat avec l'aide du groupe Renaissance de l'Assemblée nationale et inscrite en priorité à l'ordre du jour à la demande du Gouvernement.
Elle vise en réalité à mettre en œuvre des dispositions prévues dans la loi Agec, votée en 2020. Certaines dispositions pour faciliter le tri sont d'ailleurs déjà lancées à la suite de l'adoption de cette loi. D'autres tardent un peu à s'étendre, comme les restrictions sur les prospectus publicitaires dans les boîtes aux lettres.
La question des déchets et de leur traitement est importante en termes de gestion et de gaspillage de nos ressources, mais la proposition de loi sur laquelle nous votons aujourd'hui n'apporte pas particulièrement d'avancée à ce sujet, alors qu'il y a urgence.
Les alertes sur la pollution de l'eau sont montées d'un cran ces dernières semaines. Il ne s'agit pas d'une nouveauté, puisqu'au-delà des pesticides que le Gouvernement laisse toujours se répandre dans nos sols et dans notre eau, les microplastiques sont aussi présents dans les cours d'eau et les océans depuis de nombreuses années. Cela nous rappelle que nos efforts sont très insuffisants et qu'il nous faut agir davantage.
La fin des emballages plastiques pour les fruits et légumes doit bientôt arriver. Enfin ! Cela devrait avoir un effet positif sur notre santé, avec au moins un milliard d'emballages plastiques par an évités, d'après la ministre chargée de l'écologie de l'époque.
Il se pourrait donc que le tonnage de déchets diminue, ce qui aura aussi une conséquence à la baisse sur l'écocontribution. C'est ce que cette proposition de loi a le mérite de tenter d'anticiper, en constatant la réduction des moyens disponibles pour assurer le recyclage et le traitement des emballages ménagers et du papier et en proposant une fusion qui devrait garantir tout à la fois une meilleure lisibilité et une réduction des coûts de fonctionnement.
Permettez-moi de dire que tout n'est pas à jeter dans cette proposition de loi sur les déchets ! §
Cela paraît cependant un peu léger, y compris pour garantir le ramassage et le traitement des emballages et du papier, alors que les collectivités manquent déjà de moyens. Dans certaines communes, la réduction de la collecte finit parfois par reposer sur les usagers, qui entassent leurs déchets ou qui voient apparaître de nouveau de véritables décharges sauvages dont personne ne veut.
Nous allons maintenir notre vote de première lecture, car la disposition permettant à la presse d'être considérée comme un objet différent d'un papier classique et qui favorisait les contributions en nature et pédagogiques plutôt qu'une écocontribution financière n'a pas été conservée.
Une vraie réforme est à mener sur la presse écrite, comme sur la presse numérique et audiovisuelle d'ailleurs, à la fois pour favoriser l'indépendance des médias, quel que soit leur format, et pour garantir un financement nécessaire à l'existence du pluralisme de l'information et du débat public.
La discussion ne peut pas porter uniquement sur la question de l'écocontribution, qui, en l'espèce, vient simplement déstabiliser un peu plus la situation économique de la presse écrite, dont nous connaissons les difficultés.
C'est pourquoi mon groupe s'abstiendra sur cette proposition de loi.