Monsieur le président, la proposition de résolution que nous examinons aujourd’hui est certainement révélatrice d’un climat social et politique que notre pays connaît depuis une vingtaine d’années. En effet, s’il y a bien un constat que nous partageons, c’est que les contestations auxquelles notre pays est confronté sont de plus en plus violentes.
Ces phénomènes de violences ne touchent pas que la France. Rappelez-vous ces scènes de guérillas et d’émeutes lors du G20 de Hambourg en 2017, avec trois jours de déferlement de violence et de haine. Rappelez-vous le G8 de Rostock, en 2007, où l’on a compté plus d’un millier de blessés, ou encore le G20 de Londres.
L’apparition des zones à défendre, les fameuses ZAD – en réalité, de véritables zones de non-droit – est également devenue un phénomène récurrent. De même, chez nos voisins, il y a eu, au mois de janvier 2023, à Lützerath, en Allemagne, de violents affrontements, au cours desquels les policiers ont essuyé des tirs d’engins pyrotechniques et des jets de projectiles, faisant plus de 70 blessés. Au cours de ce même mois de janvier, à Atlanta, des manifestations pour s’opposer à la construction d’une école de police se sont soldées par un mort et de nombreux blessés.
Cette mouvance internationaliste touche également la France.
Cette nouvelle génération d’activistes d’ultragauche, ou d’ultradroite, se structure au printemps 2006, lors de la mobilisation contre le contrat première embauche (CPE). Ces activistes méprisent les mobilisations institutionnelles. Ils méprisent les manifestations encadrées. Ils encouragent l’insurrection et profitent des contestations pour semer le chaos.
Plusieurs lieux de forte contestation sont devenus tristement célèbres : Sivens, où un jeune homme est décédé et 56 policiers et gendarmes ont été blessés ; Notre-Dame-des-Landes, où 108 gendarmes ont été blessés, 800 engins incendiaires saisis, plus de 50 kilos d’artifices et engins explosifs artisanaux et 10 armes blanches récupérés – cela en dit long sur la détermination de ces groupes d’ultragauche à mettre en péril la vie de ceux qui nous protègent !
Au printemps 2016, lors de la contestation contre la loi relative au travail, à la modernisation du dialogue social et à la sécurisation des parcours professionnels, dite Travail, la mouvance a atteint un niveau de violence jusqu’alors inégalé.
Depuis, nous le voyons bien, du mouvement des « gilets jaunes » jusqu’à la mobilisation contre la réforme des retraites, l’ultragauche et l’ultradroite infiltrent toutes les revendications pour les radicaliser.
Nous pouvons observer que ces contestations entretiennent des liens entre elles, mais également avec des mouvances étrangères. Ainsi, à Sainte-Soline, les forces de l’ordre ont également été confrontées à des éléments radicaux venant d’Italie, d’Allemagne ou encore de Belgique.
D’ailleurs, selon la préfète des Deux-Sèvres, « tout porte à croire que les activistes violents visaient davantage les forces de l’ordre pour elles-mêmes et, à travers elles, les institutions républicaines ».
Personne, et surtout pas les organisateurs, ne pouvait alors ignorer la violence qui se déchaînerait lors du rassemblement qu’ils avaient préparé.
Le directeur général de la gendarmerie nationale a indiqué que les éléments radicaux avaient pour objectif de « mettre en échec la capacité des gendarmes à maintenir l’ordre public et à assurer la protection des institutions ».
Je le dis avec gravité, mes chers collègues, on ne peut que regretter la duplicité de certains membres de notre Parlement. §Ces élus portent une lourde responsabilité, par leur attitude, leurs propos et leur silence.