Nous sommes toutes et tous d’accord ici sur le fait que les élèves de nos territoires ruraux, qui ont trop longtemps été dans l’angle mort de nos politiques publiques, méritent une attention spécifique.
Au sein de la délégation aux droits des femmes, nous avions ainsi pointé dans notre rapport, intitulé Femmes et ruralités : en finir avec les zones blanches de l ’ égalité, les freins auxquels sont confrontés les jeunes vivant dans ces territoires, particulièrement les jeunes femmes : choix d’orientation scolaire et universitaire plus restreints, manque d’informations sur les carrières et formations accessibles…
La récente réforme du baccalauréat a également pénalisé les lycées implantés dans ces territoires, qui ne disposent pas des dotations horaires suffisantes pour proposer aux élèves les enseignements optionnels qu’ils souhaiteraient, restreignant, de fait, les possibilités qui leur sont offertes.
Si nous comprenons l’esprit de cet article, il nous apparaît toutefois important de réaffirmer que toute politique publique éducative doit répondre à un cadre national : à ce titre, la mention de « définition par les recteurs d’académie » nous interpelle.
Le cadre qui nous est ici proposé s’inscrit en réalité pleinement dans les territoires éducatifs ruraux (TER) mis en œuvre depuis 2021 par voie d’expérimentation dans trois académies et dont le Gouvernement a récemment annoncé la généralisation dans la précipitation, avec l’impact que l’on connaît en termes de charge de travail sur les équipes qui doivent appliquer ces directives.
Pour être efficace, une telle politique doit s’inscrire dans la durée et bénéficier des moyens humains et financiers à la hauteur des ambitions proposées, ce qui n’est actuellement pas le cas. L’État doit par ailleurs pleinement y jouer son rôle d’impulsion et de régulation.