Monsieur le président, madame la secrétaire d’État, mes chers collègues, nous avons assisté, ces dernières semaines, à un véritable déchaînement de violence dans notre pays. Des mairies ont été incendiées. De très nombreux parlementaires ont été la cible d’attaques, y compris dans leur domicile. On ne compte plus les devantures de magasins et les véhicules incendiés et détruits. Voilà l’image que nous livrons au monde.
Chaque jour de manifestations, les forces de l’ordre affrontent des individus armés, décidés à casser, à incendier, voire à tuer. Ce sont des cocktails Molotov, des boules de pétanque et des battes de base-ball qui ont été employés contre nos policiers et nos gendarmes le 26 mars dernier à Sainte-Soline – tout cela bien évidemment pour une manifestation non violente…
Force est de constater que l’ultragauche attaque aujourd’hui délibérément notre République et notre démocratie. La France doit cesser d’être la terre de jeu européenne de ces factions extrémistes. §Les mouvements d’ultragauche doivent être démantelés. Il faut lutter contre la complaisance intellectuelle et politico-médiatique envers ces groupuscules.
La réponse pénale en cas d’agression contre un dépositaire de l’autorité publique doit absolument être renforcée dans notre pays, afin d’être enfin dissuasive.
Ceux-là mêmes qui avaient promis de transformer l’Assemblée nationale en zone à défendre (ZAD) ont empêché le débat démocratique par une guérilla indigne du Parlement et sont aujourd’hui dans la rue aux côtés des casseurs.
Les Français ont des opinions diverses. Il est un point sur lequel ils sont néanmoins accordés, c’est que la démocratie doit nous gouverner.
« Ce qui préserve de l’arbitraire, c’est l’observance des formes », disait Benjamin Constant. En tant que représentants de la Nation, il est de notre devoir de réaffirmer que la violence n’est pas un moyen d’expression légitime dans notre démocratie et dans notre République. Nous avons et nous aurons des désaccords : c’est normal. Les gouvernements feront toujours face à une opposition : c’est naturel et c’est là le principe de la démocratie. Il importe cependant que cette opposition s’exprime par la voie démocratique.
Alors que notre pays connaît des accès de violence, je veux rendre hommage, au nom du groupe Les Indépendants – République et Territoires, aux hommes et aux femmes qui dédient leur vie à la protection de nos concitoyens et de nos institutions. Ce sont eux qui protègent la France contre la délinquance et le terrorisme, eux qui sécuriseront les grands événements que notre pays s’apprête à accueillir, eux encore qui doivent faire face aujourd’hui à une violence encouragée par quelques irresponsables politiques. Prises pour cible par des révolutionnaires de salon, les forces de l’ordre le sont ensuite dans la rue.
Depuis le début des manifestations, on compte plusieurs centaines de blessés – il y en a eu 154 pour la seule journée de jeudi dernier.
Malgré l’intensité des tensions, malgré le risque qu’ils encourent, nos policiers et nos gendarmes continuent d’exercer leur métier avec un grand professionnalisme. Avec courage et sang-froid, ils font face à des individus qui cherchent en permanence à provoquer l’embrasement.
À la veille d’une nouvelle journée de mobilisation, je veux, au nom de mon groupe, leur dire qu’ils peuvent compter sur notre soutien. Nous exprimons, aujourd’hui encore, notre reconnaissance aux gardiens de l’ordre républicain.
Contrairement aux manifestants, la police et la gendarmerie ne sont les défenseurs d’aucune idéologie. Ils sont au service de tous les Français et de nos institutions républicaines.
Beaucoup de nos collègues s’étaient levés, à la suite de la question d’actualité au Gouvernement du président de notre groupe, Claude Malhuret, pour rendre hommage à nos forces de l’ordre. La proposition de résolution que nous examinons aujourd’hui fait donc partie des textes qui doivent nous réunir et réunir les républicains.
Le groupe Les Indépendants – République et Territoires en soutiendra donc bien évidemment l’adoption, à l’unanimité de ses membres.
Mes chers collègues, permettez-moi, pour conclure, de saluer l’initiative conjointe des présidents de groupe Bruno Retailleau et Hervé Marseille.