Dans la politique énergétique nationale, l'hydrogène est avant tout considéré comme un moyen de décarbonation de l'énergie de certaines filières industrielles particulières, que vous avez d'ailleurs évoquées, monsieur le ministre.
Mais on parle peu des solutions que l'hydrogène devra apporter pour permettre le bon fonctionnement de l'ensemble du parc national de production d'électricité.
Plus précisément, dans la perspective de scenarii à forte proportion d'énergies renouvelables (EnR) intermittentes, la production et le stockage d'hydrogène contribueront à la flexibilité du réseau et à l'équilibre production/demande du système électrique.
Dit autrement, plus la part d'énergies renouvelables dans le mix énergétique sera importante, plus nous aurons besoin de faire appel à la fonction particulière de stockage de l'hydrogène.
La compétitivité des énergies renouvelables sera aussi fonction de la contribution de l'hydrogène à la flexibilité et à l'équilibre du réseau en situation de moindre disponibilité des énergies renouvelables.
Mais cette contribution à la flexibilité du réseau nécessite des infrastructures de stockage et de transport d'hydrogène importantes.
Pour réussir cela, il est indispensable d'intégrer au mix énergétique et au réseau d'énergie électrique national un système hydrogène composé d'électrolyseurs, de stockages d'hydrogène, de points d'avitaillement, de centrales thermiques à hydrogène, de réseaux de transport voire d'interconnexion avec les pays limitrophes.
En définitive, la nature et l'ampleur du système hydrogène qui serait intégré à la régulation du réseau électrique national conduirait à plus ou moins de flexibilité.
Un tel choix politique – c'en est un ! – aura des conséquences sur les niveaux d'énergies renouvelables dans le mix et donc sur la PPE.
Monsieur le ministre, quelle est la doctrine du Gouvernement en matière de gestion de la flexibilité du futur réseau électrique national ? Quel type de système hydrogène entendez-vous développer en matière de flexibilité ? Où en êtes-vous de la planification des investissements nécessaires ? Comment et sur quels acteurs les coûts de ces investissements seront-ils répercutés ?