Monsieur le sénateur, c'est une bonne question, car l'hydrogène, vous l'avez dit, peut être stocké en grande quantité dans des cavités salines.
C'est un avantage énorme que n'ont pas les énergies renouvelables. Il a été prouvé par la réutilisation, aux États-Unis et en Angleterre, d'anciennes cavités stockant du gaz naturel. Or de telles cavités existent en France, autour de Manosque, en France ; la possibilité d'en construire de nouvelles, dans plusieurs géologies favorables, est également à l'étude.
Plus particulièrement, les installations de Manosque pourraient stocker jusqu'à 30 kilotonnes d'hydrogène à court terme, c'est-à-dire des quantités importantes.
Le stockage d'hydrogène permet d'en abaisser le coût, d'arbitrer sur le choix des horaires de production de l'hydrogène électrolytique et d'optimiser le prix de l'électricité, qui représente 70 % du coût de l'hydrogène.
Cela pourrait aussi aider, à plus long terme, c'est-à-dire à l'horizon 2040, voire au-delà, à équilibrer le système électrique en produisant de l'électricité au moyen d'une pile à combustible à partir de l'hydrogène stocké. Concrètement, cela revient à stocker l'hydrogène qui est fabriqué à partir d'énergies renouvelables, puis à le transformer en électricité. La start-up française Hydrogène de France (HDF Energy) mène un projet en ce sens ; une expérimentation est même prévue en Guyane dans les mois qui viennent.
Il serait également possible de réutiliser les centrales à gaz naturel à cycle combiné. Pour ce faire, il faudrait plutôt regarder la stratégie allemande de réemploi des centrales à gaz. Mais, comme vous le savez, notre système dépend moins du gaz que le système allemand…