Intervention de Gérald Darmanin

Réunion du 3 mai 2023 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Situation à mayotte ii

Gérald Darmanin :

Monsieur le sénateur, d’abord, je veux dire que c’est sur votre initiative et celle des élus mahorais que l’État, sous l’autorité de la Première ministre, a décidé d’engager à Mayotte des moyens sans précédent.

Pourquoi ?

D’abord, pour maîtriser la démographie. Le problème de cette magnifique île de Mayotte, qui, vous le savez mieux que personne, avec ce lagon incroyable, pourrait être plus belle encore que ne le sont les îles des Bahamas ou des Seychelles, c’est qu’elle est déstabilisée par une population qui, malheureusement, fait dériver des services publics, quels qu’ils soient, par exemple le service public de la sécurité ou celui de l’éducation. Je rappelle qu’à Mayotte, mais vous le savez, les enfants, quand ils vont à l’école, n’y vont qu’une demi-journée par jour, parce qu’il n’y a pas assez d’établissements scolaires au regard de la démographie croissante.

Le service public de la santé est lui aussi déstabilisé. Ainsi, 80 % des enfants qui naissent à l’hôpital de Mamoudzou ne sont pas nés de Mahorais. Chaque année, 900 parturientes sont accouchées par les sapeurs-pompiers de l’île de Mayotte, ce qui témoigne d’une difficulté sanitaire pour notre pays.

L’île connaît des difficultés sociales de manière générale, du fait de sa démographie.

Avec cette opération, il s’agit d’abord de la reprise de la sécurité. Je l’ai dit, sur les soixante cibles de la police judiciaire, en quinze jours, vingt-deux ont déjà été interpellées et présentées aux services de M. le garde des sceaux, dont nous espérons qu’ils appliqueront les décisions de justice prononcées : entre sept et dix ans de prison ferme pour la plupart des personnes interpellées.

Il s’agit ensuite de la destruction des bangas. Le ministre délégué chargé de la ville et du logement a mis à disposition tous les relogements possibles. Contrairement à ce que j’entends, tous les mineurs, loin d’être reconduits à la frontière, sont évidemment logés et accueillis dans les services de l’enfance. Je remercie le département et la secrétaire d’État chargée de l’enfance.

Oui, nous luttons contre l’immigration irrégulière originaire du Sri Lanka, de Madagascar, de la région des Grands Lacs africains – certes, zones déstabilisées pour une raison ou pour une autre – et, bien évidemment, des Comores, avec lesquelles nous continuons à discuter.

Nous continuerons notre travail et je laisserai, sous l’autorité de la Première ministre, les policiers et les gendarmes autant de temps qu’il le faudra pour que Mayotte se sente comme n’importe quel département français.

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