Intervention de Marc Fesneau

Réunion du 3 mai 2023 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Crise de la nuciculture

Marc Fesneau :

Monsieur le sénateur, je vous remercie de cette question sur une filière qui vit une situation assez paradoxale, puisqu’elle connaît plutôt une crise de croissance. En effet, la demande mondiale est croissante, du fait d’ailleurs de ce que l’on appelle le phénomène du snacking, et, en dix ans, les surfaces ont augmenté de plus de 50 %. Ce à quoi nous assistons, c’est une crise de croissance dans un contexte de surproduction, de conditions climatiques et de conditions de marché qui favorisent une telle situation.

Je rappelle que la France est le premier exportateur européen et le quatrième exportateur mondial. C’est bien là-dessus qu’il faut travailler pour conforter notre souveraineté sur la filière des noix.

Monsieur le sénateur, vous m’interrogez sur les réponses que l’on peut apporter et vous en avez cité un certain nombre.

La première réponse, c’est un travail que nous devons mener à l’intérieur de nos frontières en matière de communication, y compris avec la grande distribution, pour mieux valoriser la noix et faire en sorte de déstocker ce que l’on a en trop cette année.

La deuxième réponse, c’est un travail que nous devons mener à l’extérieur de nos frontières, européennes et extra-européennes, pour valoriser notre production – monsieur le sénateur, vous avez indiqué les atouts qui sont les nôtres en termes de qualité –, pour faire en sorte de développer le marché.

Par ailleurs, nous avons des outils de régulation. J’ai invité les acteurs de la filière que j’ai rencontrés il y a un peu plus d’un mois à se saisir des programmes opérationnels, qu’ils peuvent intégrer à leur demande. Cela permet d’inclure des mesures de retrait, donc des mesures de régulation de marché. C’est là un élément important, me semble-t-il. Je les recontacterai pour les inciter à se rapprocher de FranceAgriMer.

Nous devons également travailler à moyen et long termes avec la filière et avec les producteurs de fruits et légumes pour trouver des moyens de stabiliser le marché alors même que les surfaces continuent à augmenter. Cela fait partie des éléments de communication.

La troisième réponse, c’est le travail que nous menons dans le cadre du plan de souveraineté fruits et légumes. La filière fait partie de cette grande famille des fruits et légumes, même s’il s’agit plutôt des fruits à coques, pourrait-on dire. Nous allons travailler avec ces acteurs à la fois sur les questions phytosanitaires – comment réduire la production tout en gardant de la compétitivité – et sur la façon d’ouvrir de nouveaux marchés.

Communication, outils de régulation sur les stocks, vocation exportatrice qu’il faut conforter, d’une part, plan de souveraineté fruits et légumes, d’autre part : tels sont les axes sur lesquels nous devons travailler.

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