Intervention de Bruno Le Maire

Réunion du 3 mai 2023 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Situation financière de la france ii

Bruno Le Maire, ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique :

Monsieur le sénateur Husson, je connais votre engagement s'agissant des finances publiques. Je suis là pour être non pas inquiet, mais déterminé dans le rétablissement des finances publiques, grâce à des décisions très structurantes, dont certaines ont d'ailleurs été votées par votre groupe, qui a fait preuve d'esprit de responsabilité.

Les premières décisions structurantes ont été la réforme de l'assurance chômage et celle des retraites, que vous avez votée. Je rappelle que, contrairement à ce que j'entends trop souvent dire, l'agence Fitch en a salué l'efficacité quant au rétablissement des finances publiques.

La deuxième série de décisions très concrètes comprendra la sortie du bouclier tarifaire, la fin du gel sur les prix du gaz, ceux-ci étant revenus à la normale, et la sortie progressive du plafonnement sur les prix de l'électricité. Nous voulons que, d'ici à la fin de 2024 ou au début de 2025, nous soyons sortis définitivement et totalement des boucliers tarifaires. Ceux-ci étaient utiles pour protéger nos compatriotes quand c'était nécessaire, mais ils ne le sont plus dès lors que les prix sont de nouveau orientés à la baisse. J'espère que vous nous soutiendrez aussi dans cette décision.

Enfin, la loi de programmation des finances publiques arrive. J'en ai parlé à plusieurs reprises avec le président de votre groupe. Je reste ouvert à toute amélioration qui permettra son adoption, afin de graver dans le marbre nos engagements.

Pourquoi est-ce important ? Non pas pour faire plaisir aux agences de notation ! Mais pour, je le répète, rétablir totalement et pleinement notre indépendance et notre souveraineté financières. En période d'augmentation des taux d'intérêt, laisser filer la dette, comme le proposent certains, c'est jeter l'argent par les fenêtres : un point de taux d'intérêt supplémentaire, ce sera, à l'horizon 2027, 15 milliards d'euros de charges supplémentaires sur la dette. C'est plus que le budget du ministère de la justice ! Je pense que M. le garde des sceaux et tous nos compatriotes préfèrent que l'on dépense de l'argent pour les policiers, pour la sécurité, pour les gendarmes, pour la justice, pour l'école, pour l'hôpital, pour les services publics, plutôt que pour le service de la dette.

C'est pour cela que vous pouvez compter, monsieur le sénateur, sur ma détermination totale à rétablir les finances publiques et à accélérer le désendettement. §

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