Le plafonnement des commissions d'intervention bancaires concerne l'ensemble de la clientèle. Toutefois, des plafonds spécifiques sont applicables aux personnes bénéficiant du droit au compte ou de l'offre spécifique, pour mieux les protéger.
Partant du constat que, pour nos concitoyens les plus modestes, 20 euros par mois de frais bancaires peuvent représenter un montant élevé, les auteurs de l'article 4 de la présente proposition de loi proposent que les plafonds spécifiques des commissions d'intervention soient désormais proportionnels aux revenus des personnes concernées.
Cependant, un tel dispositif serait à la fois peu lisible et très difficile à mettre en œuvre.
Afin de mieux protéger les clients dont les ressources sont particulièrement faibles, le présent amendement vise à substituer à la version initiale de l'article 4 un dispositif de sous-plafond réservé à ceux dont la situation financière est la plus délicate parmi les bénéficiaires de l'offre spécifique et du droit au compte.
Les plafonds spécifiques seraient ainsi réduits de moitié lorsque le flux créditeur mensuel – calculé selon une moyenne semestrielle – est inférieur à un seuil fixé par arrêté.
Ce dispositif est immédiatement opérationnel, puisque certaines banques, comme La Banque Postale, utilisent déjà l'indicateur du flux créditeur mensuel pour déterminer le niveau de fragilité financière de leur client.
J'en viens à l'amendement n° 4.
Tout d'abord, le dispositif proposé vise les commissions d'intervention, alors que son objet a trait aux frais d'incident.
Ensuite, si le Sénat souhaitait plafonner les frais d'incident pour l'ensemble des Français, il courrait le risque de méconnaître la liberté tarifaire des établissements de crédit et, partant, la liberté d'entreprendre.
Enfin, parce que son objet a trait spécifiquement au plafonnement des frais d'incident applicable aux bénéficiaires du droit au compte et de l'offre spécifique, l'amendement n° 21 présenté par la commission est à la fois plus large, puisqu'il vise également les frais de gestion, et plus opérationnel.
Pour toutes ces raisons, la commission demande le retrait de l'amendement n° 4 et invite son auteur à se rallier à l'amendement n° 21 présenté par la commission ; à défaut, son avis serait défavorable.
J'invite également l'ensemble de nos collègues qui souhaitent plafonner les frais bancaires avec efficacité, mais sans excès, comme nous avons pu en débattre en commission, à voter l'amendement n° 21.