Madame la présidente, madame la présidente de la commission des affaires économiques, madame la rapporteure, mesdames, messieurs les sénateurs, l'examen de cette proposition de loi nous permet d'évoquer un phénomène trop souvent méconnu, mais qui touche des millions de Français : une précarité que l'on ne voit pas, qui se cache derrière les portes d'un appartement ou d'une maison. Il est d'autant plus prégnant dans le contexte de l'inflation et de la crise climatique.
Nous sommes aujourd'hui à la croisée des chemins. Nous avons dû affronter une crise énergétique exceptionnelle, qui s'est ajoutée à une urgence climatique que nul n'ose plus aujourd'hui contester.
Cette précarité, cela a été rappelé lors des travaux de la commission, a des conséquences multiples. Tout d'abord, elles sont économiques. Pour ma part, je ne crée pas d'antagonismes entre la fin du mois et la fin du monde. Dans ce contexte de crise, il serait insupportable que certains de nos concitoyens aient à choisir entre manger et se chauffer. Nous n'acceptons pas cela !
Ensuite, ces conséquences sont sanitaires. Comme vous l'évoquez dans l'exposé des motifs de ce texte, monsieur Cardon, dans les logements où l'on respire mal, on développe des pathologiques respiratoires. J'en suis convaincu, rénover c'est améliorer des vies, voire parfois les sauver.
Par ailleurs, elles sont sociales. Nous savons bien que cela représente une atteinte à la vie sociale pour les occupants. Ils ont honte de recevoir des gens dans un appartement rongé par l'humidité et envahi par la moisissure. Ils n'osent pas y élever une famille.
Enfin, ces conséquences sont environnementales. Les plus pauvres sont les plus sobres énergétiquement, mais c'est une sobriété subie, qui se fait au détriment de leur confort et de leur santé, voire de leur dignité.
C'est pour cela que j'ai annoncé, voilà quelques jours, la liste des 25 premiers « quartiers résilients » sélectionnés dans le cadre de l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru). Ils permettront de développer l'excellence environnementale dans les opérations de renouvellement urbain. En un mot, l'urgence environnementale est une urgence sociale.
Voilà pour les constats, mais, en tant que ministre, je ne puis pas me contenter de dire qu'ils sont inacceptables. Le plus important, c'est d'agir. Et c'est ce que je fais. C'est ce que nous faisons. C'est ce que font les services de l'État, les parlementaires, les collectivités et les associations.
Oui, l'État agit. Avant de parler de la rénovation qui est au cœur de notre réponse de fond, ce gouvernement a agi pour protéger tous les Français dans le contexte actuel des prix de l'énergie très élevés. Tel est l'objectif des boucliers tarifaires sur le gaz et l'électricité, qui continueront de protéger les Français en 2023, en particulier les plus fragiles.
M. Bruno Le Maire a annoncé que le bouclier tarifaire sur l'électricité serait maintenu jusqu'en 2025. Le Gouvernement sera présent aux côtés des ménages, tant que les circonstances le nécessiteront.
Nous avons agi également au cœur de la crise, avec le chèque énergie exceptionnel, venu compléter les boucliers pour les 12 millions de foyers les moins aisés.
Dans ce contexte particulier, et malgré les dispositifs déployés, nous devons continuer de faire preuve d'une vigilance toute particulière sur la question des impayés de loyers et de charges.
Pour agir sur le fond, au bénéfice de nos concitoyens, nous avons massifié la rénovation thermique, avec une aide plus simple et plus puissante : MaPrimeRénov'.