Merci, monsieur le rapporteur, madame la ministre, pour vos explications, mais je trouve qu'il y a un paradoxe.
Si l'on examine aujourd'hui ce texte, c'est parce que l'on considère qu'il faut faire en sorte que la fausse couche ne soit plus un tabou ; il faut accompagner les femmes qui subissent ce traumatisme, mais aussi, au-delà de ces femmes, le couple, la famille, parce qu'on sait que cet événement affecte tout le monde.
Pourtant, au moment de l'examen de ces amendements, on recule, on se récrie : les femmes vont devoir révéler le motif de leur congé, elles vont s'en trouver discriminées. Je ne comprends pas bien : actuellement, comme je l'ai rappelé dans ma présentation de l'amendement, l'article L. 3142-1 du code du travail donne déjà droit à un congé pour mariage, naissance, décès, ou survenue d'un handicap, d'une pathologie chronique ou d'un cancer chez un enfant. Pour tout cela, il n'y aurait pas de honte, pas de sujet tabou, mais pour une fausse couche, si !
Je pense quand même, mes chers collègues, qu'on marche un peu sur la tête. Il faudrait parfois réfléchir à essayer d'aller un peu plus loin. Si vous avez vraiment peur des conséquences que notre proposition pourrait avoir, alors, faisons comme souvent dans cet hémicycle : tentons une expérimentation !
Un dernier argument : le congé que nous proposons n'est pas une obligation ; c'est un droit. Chacun et chacune pourrait le prendre ou non. On ne peut pas être timoré face à de tels amendements ; j'encourage donc notre assemblée à les voter.