Je partage pleinement le constat qui sous-tend cet amendement : l'information et la sensibilisation autour des interruptions spontanées de grossesse sont largement insuffisantes.
J'estime également nécessaire de mieux intégrer les interruptions spontanées de grossesse dans le tronc commun de connaissances dispensées dans l'enseignement secondaire – les auditions que nous avons menées l'ont bien montré.
Toutefois, le moyen retenu par les auteures de cet amendement n'est pas apparu le plus adéquat aux yeux de la commission.
En effet, les séances d'éducation à la sexualité, dont le programme – déjà particulièrement chargé – inclut la sexualité, les violences sexistes et sexuelles et les mutilations sexuelles, n'ont pas été pensées pour englober, au surplus, les divers aspects de la grossesse.
L'objet de ces séances est de former les élèves, dans une approche moins académique, à la découverte de la vie sexuelle, que tous ne peuvent pas sereinement aborder à la maison.
L'interruption spontanée de grossesse gagnerait plutôt à faire l'objet d'une formation académique, intégrée dans les programmes de sciences de la vie et de la terre au collège, puis au lycée. Une telle formation, plus rigoureuse scientifiquement, semble mieux à même de répondre aux idées préconçues inexactes qu'évoque le collectif « Fausse couche, vrai vécu » dans sa tribune.
Les programmes scolaires relevant du domaine réglementaire, il appartiendra au ministre de l'éducation nationale de saisir le Conseil supérieur des programmes pour étudier l'opportunité de renforcer la place qui y est consacrée aux interruptions spontanées de grossesse.
Par conséquent, la commission émet un avis défavorable sur cet amendement.