Monsieur le sénateur Buffet, Mme la ministre de l’Europe et des affaires étrangères aurait tout à fait pu répondre à cette question.
Je tiens à vous rassurer : nous avons avec les Comores une coopération efficace depuis quatre ans. Par exemple, l’an dernier, nous avons effectué 25 000 reconduites à la frontière, et 100 % des personnes comoriennes condamnées par la justice française ont été renvoyées aux Comores. Vous qui connaissez très bien ces questions, avouez nous aimerions obtenir les mêmes résultats avec d’autres pays !
Vous connaissez la revendication historique des Comores, rappelée par votre collègue communiste : « récupérer » l’île de Mayotte. Compte tenu des circonstances, électorales actuelles aux Comores, il n’y a plus d’échanges depuis cinq jours – officiellement, c’est pour des raisons techniques… – entre Mayotte et ces dernières, s’agissant non seulement des étrangers en situation irrégulière via les laissez-passer consulaires, mais même de personnes voyageant en situation régulière. Plus précisément, la situation concerne particulièrement les trajets vers Mayotte depuis Anjouan, qui n’a pas toujours la même position que Moroni…
Nous utilisons tous les moyens diplomatiques pour renouer le contact. J’ai eu moi-même trois fois au téléphone le ministre de l’intérieur comorien cette semaine. Je l’ai invité à venir me voir à Paris pour reprendre la coopération. Il a accepté cette invitation. Je le recevrai dans quelques jours.
Si nous continuons à effectuer 25 000 reconduites à la frontière chaque année, nous atteindrons notre objectif de lutte contre l’immigration irrégulière à Mayotte. Vous le savez, le problème n’est pas tant la reconduite aux frontières que l’arrivée des kwassa-kwassa. Mais la mobilisation de la Légion étrangère, des policiers, des gendarmes – il y a 1 500 policiers et gendarmes à Mayotte en ce moment – empêche quasiment toute arrivée de kwassa-kwassa. Nous sommes donc en passe de parvenir à limiter fortement l’immigration irrégulière à Mayotte.
J’en profite pour dire qu’il faut aussi changer le droit à Mayotte. Nous avons formulé des propositions. Nous en parlerons peut-être à l’occasion d’un texte sur l’immigration que nous espérons bientôt soumettre au Parlement, mais aussi du débat constitutionnel que nous aurons demain et après-demain à la demande du Président de la République.
J’ai déjà dit que j’étais favorable à la modification du droit du sol à Mayotte pour limiter l’appel d’air sur le territoire mahorais…