Monsieur le sénateur Longeot, le 10 mars dernier, la Première ministre a effectivement présenté un ambitieux plan d’avenir pour les transports, qui doit beaucoup aux travaux de votre commission et aux priorités qu’elle a énoncées, ainsi qu’à ceux de votre excellent collègue Philippe Tabarot au sein du COI. Nous aurons l’occasion de discuter de ces budgets, mais je veux vous apporter quelques orientations, en réponse aux questions que vous soulevez.
D’abord, comme je l’ai indiqué dans cet hémicycle à plusieurs reprises, nous donnons la priorité au réseau ferroviaire, qui, malgré les réinvestissements récents, est bien plus vieux que ceux de nos voisins allemands et de nos principaux voisins européens. Comme l’a annoncé la Première ministre, nous allons augmenter de 50 %, d’ici à la fin de la législature, les crédits annuels investis dans le réseau ferroviaire français. Cela n’a jamais été fait, mais c’est la condition pour restaurer un certain nombre de lignes, parfois sinistrées ou délaissées, qui traversent notre territoire : Bordeaux-Marseille, Paris-Limoges, Paris-Clermont-Ferrand…
Nous donnons aussi la priorité au service express métropolitain. Je rappelle qu’il ne s’agit pas de projets au service des centres-villes, mais de projets qui visent à développer une alternative à la voiture individuelle dans les périphéries, à 30, 50 ou 80 kilomètres des centres-villes. Soyons clairs : nous soutiendrons la proposition de loi présentée à l’Assemblée nationale par le député Zulesi, car elle met en œuvre l’outil juridique adéquat, notamment par l’évolution du statut de la Société du Grand Paris. Cela permettra de créer, pour les collectivités territoriales qui le souhaitent, les sociétés qui porteront la mise en œuvre de ces projets.
Il nous faut en effet financer cet effort important, à hauteur de 100 milliards d’euros, ensemble, avec les collectivités locales. Nous prévoyons dans la loi de programmation des finances publiques des crédits qui se déploieront au cours des prochaines années. Il faudra aussi mettre à contribution d’autres secteurs et d’autres modes de transport, comme la Première ministre l’a indiqué, et notamment les sociétés autoroutières et le secteur aérien. Nous en débattrons ici même lors des prochains budgets.
Je veux enfin insister sur un projet qui tient à cœur au Sénat : le Lyon-Turin.