Le 18 novembre 2021, le Sénat a adopté la proposition de loi visant à lutter contre la maltraitance animale et conforter le lien entre les animaux et les hommes.
La mesure phare de ce texte concernait les animaux sauvages, plus particulièrement l'interdiction progressive des animaux sauvages dans les cirques itinérants. Cet amendement s'inscrit la continuité de ce texte.
Au cours des dernières années, nombreux sont les influenceurs à avoir fait le buzz en posant avec des animaux sauvages captifs, au premier rang desquels le serval. Poser avec ces animaux est la garantie d'une certaine audience. L'animal sauvage fascine : se faire prendre en photo avec lui est perçu comme un privilège, que beaucoup sont prêts à monnayer très cher.
Le trafic d'animaux sauvages est particulièrement lucratif. À l'échelle mondiale, il représente un marché estimé par le WWF à 19 milliards de dollars par an. Selon l'Office français de la biodiversité (OFB), il s'agit de la troisième activité criminelle la plus lucrative au monde après les trafics de drogue et d'armes.
On pourrait penser que cette activité n'est possible que dans les pays où le bien-être des animaux et les droits humains sont bafoués sur l'autel du profit. Pourtant, cette mode lancée par des influenceurs a rapidement été imitée en France.
Ces activités, en sus de porter préjudice aux animaux, encouragent la multiplication des naissances en captivité, puisque les petits sont plus dociles, plus faciles à manipuler, potentiellement moins dangereux et surtout extrêmement appréciés sur les réseaux sociaux. Ce sont des machines à likes qui, pour la plupart, vont passer leur vie en captivité après avoir été exploités pendant quelques mois.
Cet amendement vise donc à limiter les contenus à des fins commerciales mettant en scène des interactions entre des femmes ou des hommes et des espèces non domestiques.