Ma question s’adresse à M. le ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique.
Monsieur le ministre, vendredi dernier, l’agence de notation Fitch a dégradé la note de crédit de la France, en la faisant passer de AA à AA–.
Pour justifier sa décision, l’agence évoque notamment « des déficits budgétaires importants et des progrès modestes » dans la réduction de ces déséquilibres, après trois ans d’abondantes dépenses publiques destinées à amortir le choc de la covid-19 et de l’inflation.
La principale activité de Fitch, comme des deux autres agences de notation très connues, Standard & Poor’s (S&P) et Moody’s, consiste à évaluer la capacité des États à rembourser leur dette en leur attribuant une note matérialisée par des lettres.
La meilleure note est AAA, pour un crédit de qualité optimale ; c’est ce que nous avions avant 2012. La pire est C ou D, pour un pays qui s’approche du défaut de paiement.
La note de la France a donc été dégradée d’un cran vendredi dernier. Cette décision, comme l’a constaté l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), va à contre-courant du signal envoyé aux marchés par le Gouvernement avec l’adoption de la réforme des retraites, censée attester d’une volonté de maîtrise des équilibres budgétaires à long terme.
Mais, avec cette note, la réalité est aujourd’hui tout autre. Si notre pays perd de sa crédibilité sur sa capacité à rembourser sa dette, nous risquons d’être amenés à emprunter plus cher sur les marchés et donc à payer plus d’intérêts.
Cela grèvera les finances publiques et nos marges de manœuvre budgétaires, qui – nous le savons – sont déjà très contraintes. Rappelons que la charge de la dette publique est passée en quelques mois de 37 milliards d’euros à 50 milliards d’euros.
Monsieur le ministre, quelles mesures concrètes comptez-vous prendre pour que nous retrouvions sur les places financières internationales un label de confiance et de crédibilité rassurant pour nos prêteurs ? En d’autres termes, comment comptez-vous enrayer cette dégradation de la notation de la France ?