Madame la sénatrice Bonnefoy, le vrai mirage serait surtout, de faire croire aux Français que nous pourrons demain avoir 5 000 ou 10 000 médecins de plus. Ce n’est pas possible, et il faut le dire. C’est donc notre organisation globale qui doit être repensée.
Dans cette réorganisation, nous sommes en train tous ensemble de gagner le combat contre les dérives de l’intérim médical. Quand je dis « nous », je parle du Gouvernement, sous l’autorité de la Première ministre, des professionnels de santé et des élus, qui, territoire par territoire, nous permettent de gagner ce combat indispensable pour la survie de notre hôpital public. La dérive de l’intérim médical entraînait en effet la fuite des médecins hospitaliers de l’hôpital public.
Quelles solutions ont été mises en place ? Dans la Charente, pour l’hôpital de Confolens, qui a su rouvrir, en quelque sorte, son service des urgences, la solidarité territoriale a été portée par les agences régionales de santé (ARS), pour trouver une possibilité de travailler de façon plus intelligente à l’échelle d’un territoire, afin que les parcours de soins ne soient pas rompus et que la sécurité et la qualité des soins continuent à être garanties pour tous nos concitoyens.
D’une façon plus structurelle, nous souhaitons répondre à l’engagement du Président de la République sur les services d’urgence. Bien sûr, un service d’urgences fermé n’est pas un service d’urgences désengorgé. Cela semble une évidence. Mais nous avons les outils pour aboutir à ce désengorgement.
Cela passera d’abord par une meilleure gestion de l’amont. Le sas dont vous parlez est une des solutions. L’été dernier, pour la première fois, grâce à la mise en application du numéro 15, en demandant à nos concitoyens d’appeler le Samu, nous avons fait diminuer la fréquentation de nos services d’urgence, d’une manière pérenne.
Il y a également d’autres solutions, en aval des urgences, qui passent par une meilleure gestion des lits à l’échelle territoriale, avec le public et avec le privé. Enfin, la réorganisation de nos services peut les rendre plus fluides. Ce que vous qualifiez de « mirage » est loin d’être inatteignable. Nous atteindrons l’objectif, territoire par territoire, tous ensemble.