Madame la ministre, le 9 mars dernier, à Béthune, Nadège, une mère de famille de 48 ans a été victime de féminicide, tuée à son domicile par son ancien compagnon, sous les yeux de sa fille âgée de 12 ans.
Il y a près d’un an, toujours dans le Béthunois, deux enfants âgés de 4 ans et 7 ans étaient retrouvés morts, dans une voiture incendiée par leur père. Ce dernier n’avait pas supporté la séparation.
Ces deux drames récents dans le Pas-de-Calais, parmi de nombreux autres malheureusement, ont un point commun : l’auteur des crimes était connu des services de police et de gendarmerie.
Force est de constater que les dispositifs de protection des victimes et la réponse pénale sont insuffisants à ce jour.
À Béthune, la femme tuée par son ex-compagnon avait porté plainte pour menace de mort, huit mois avant son assassinat. Selon le collectif « Féminicides par compagnons ou ex », trente et une femmes ont été tuées par leur conjoint depuis le début de l’année 2023. La plupart des auteurs avaient fait l’objet de dépôt de plainte, voire de condamnations.
Trop souvent, les délais allongés entre le dépôt d’une plainte pour violences et la réponse du Parquet placent la victime dans une situation de danger durant laquelle nombre de conjoints ou d’ex-conjoints violents passent à l’acte.
Pour sécuriser la situation des femmes qui portent plainte, il serait notamment impératif de fixer un délai maximal entre le dépôt de plainte et la réponse du Parquet, qu’il s’agisse d’une condamnation ou d’un classement sans suite.
Il faut le reconnaître, l’État a sensiblement augmenté les moyens alloués à la lutte contre les violences conjugales. Or le nombre de violences conjugales augmente toujours et les inégalités territoriales demeurent.
La région des Hauts-de-France est la plus touchée par les féminicides. Il est essentiel d’adapter la lutte aux réalités locales, de territorialiser les politiques et d’augmenter les moyens mobilisés.
Madame la ministre, quels outils et moyens supplémentaires comptez-vous mettre en œuvre rapidement pour lutter efficacement contre les violences faites aux femmes, notamment dans les territoires les plus touchés par ce fléau, notamment les Hauts-de-France ?
Que prévoyez-vous pour renforcer la protection des victimes et améliorer la réponse pénale afin d’éviter de nouveaux drames ?