Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, nous voici donc amenés, quelques mois avant les débats sur le projet de loi d'orientation et d'avenir agricoles, à discuter d'une pré-loi d'orientation, ou de la version qu'en a rédigée la majorité sénatoriale.
C'est bien de cela qu'il s'agit : le texte qui nous est soumis exprime des orientations claires pour notre agriculture. Pour notre part, nous ne pensons pas que ces orientations freineront la chute du nombre de paysans, limiteront l'endettement des agriculteurs ou empêcheront l'effondrement de la biodiversité, la pollution de l'eau et l'épuisement des sols. C'est à nos yeux une fuite en avant !
Je voudrais insister à cette tribune sur quelques reculs majeurs contenus dans le texte.
Son article 1er subordonne l'ensemble des politiques publiques agricoles à la compétitivité-prix, sacrifiant de fait les enjeux sociaux, environnementaux et sanitaires.
À l'article 8, on autorise largement l'épandage de pesticides par drone, sans prendre en compte les risques de dérives relevés par l'Anses.