L'usage des drones en agriculture ne fait pas consensus, comme le prouvent ces amendements de suppression. Je vais essayer de m'en tenir aux faits et de ne pas trop verser dans l'opposition dogmatique.
Je vous rappelle que la rédaction initiale envisageait une autorisation générale de l'utilisation des drones. Notre commission a largement fait évoluer le dispositif, en le transformant en une expérimentation sur terrain en pente et réduite à l'agriculture de précision.
En effet, nous manquons encore de données. C'est d'ailleurs l'une des conclusions principales du rapport de l'Anses.
Or, pour avoir des données, madame Varaillas, il faut expérimenter ! Par définition, il n'y a pas de données sans expérimentation…
Bien évidemment, l'usage du drone ne sera pas la réponse à tout en tous lieux pour toutes les problématiques auxquelles les cultures sont confrontées, mais il semble que les résultats préliminaires soient intéressants en ce qui concerne les dérives de pulvérisation, comme le signale l'Anses dans son rapport. Je ne suis pas certaine que nous en ayons lu les mêmes pages…
Le fait que l'Anses reconnaisse qu'il faut collecter davantage de données pour pouvoir mener correctement à la fois le travail d'évaluation et le travail de recommandation sur l'utilisation des drones plaide en faveur de cette expérimentation. Si nous nous en passions, ce serait un mauvais signal envoyé aux agriculteurs pour poursuivre dans la voie de l'innovation.
Il est assez clair qu'un agriculteur intervenant au bout de son champ et en l'absence de vent est bien plus protégé, en cas d'infestation par des insectes ou d'autres maladies, quand il pulvérise par précision que lorsqu'il pratique un épandage plus classique. Il en est de même, d'ailleurs, pour les riverains.
Il ne faut pas se priver des progrès liés à l'innovation, il faut les quantifier. Et, si ce ne sont pas de vrais progrès, il faut le dire !
Quoi qu'il soit, il faut collecter de la donnée, raison pour laquelle j'émets un avis défavorable sur ces amendements de suppression.