Cher collègue, permettez-moi de vous répondre sur plusieurs points.
Tout d'abord, si un pacte et une loi d'orientation et d'avenir agricoles sont bien à l'étude en ce moment, cela n'empêche en rien le Sénat de poursuivre ses travaux. Nous verrons le moment venu ce que le Gouvernement nous proposera comme avenir pour notre agriculture, mais je crois sincèrement qu'il est de l'intérêt du Sénat d'affirmer dès maintenant sa position sur un certain nombre de sujets fondamentaux pour nos agriculteurs : l'excès de normes – nous en avons parlé –, l'excès de taxes ou encore le défi du changement climatique.
Je crois que nous n'avons pas été élus seulement pour attendre que le Gouvernement nous transmette des projets de loi, mais bien pour faire entendre la voix du Sénat. C'est ce que nous faisons ici cet après-midi.
Dès lors, nous sommes légitimes pour débattre d'une proposition de loi qui – vous l'avez d'ailleurs rappelé, cher collègue – est le fruit d'un travail de longue haleine ; ce n'est pas un effet d'opportunité.
Vous citez l'article 7 de la Charte de l'environnement, qui dispose : « Toute personne a le droit […] de participer à l'élaboration des décisions publiques ayant une incidence sur l'environnement. » C'est ce qui se fait dans le cadre des discussions actuelles. Cependant, cet article n'entend pas, je crois, déposséder le Parlement de ses prérogatives. Il ne me semble pas qu'il y ait une antinomie ici.
Ensuite, vous expliquez que la proposition de loi remet en cause la protection de l'environnement et de la santé. Est-ce remettre en cause la protection de l'environnement que de proposer un diagnostic carbone des exploitations ? Est-ce remettre en cause la protection de l'environnement et de la santé que de proposer une expérimentation de l'utilisation des drones précisément pour diminuer les quantités de pesticides utilisés et protéger les applicateurs de leurs effets indésirables ?