Intervention de Marc Fesneau

Réunion du 16 mai 2023 à 16h00
Ferme france — Discussion générale

Marc Fesneau, ministre de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire :

Je voudrais tout d'abord remercier M. Requier de son engagement continu sur les sujets agricoles ; j'ai bien noté les points qu'il a soulevés.

Monsieur Gremillet, nous avons franchi une première étape en stabilisant le dispositif de l'épargne de précaution sur trois ans dans le projet de loi de finances pour 2023. Il s'agit d'un sujet important de compétitivité, mais il faut aussi travailler à la définition de cette notion et de ses objectifs. Prolonger par principe un dispositif qui a montré son intérêt ne suffit pas.

Monsieur Menonville, cela fait au moins vingt-trois ans que nous perdons en compétitivité. Nous devons assumer collectivement ce qui a été réalisé sous plusieurs septennats et quinquennats : le principe de précaution a été introduit dans la Constitution sous la présidence de Jacques Chirac, et le Grenelle de l'environnement s'est tenu sous celle de Nicolas Sarkozy.

Soit on décide de s'inscrire en rupture totale avec le passé, soit on assume collectivement le cadre qui a été construit. Notre pays est le seul à avoir inscrit le principe de précaution dans sa Constitution : assumons collectivement ce cadre et essayons d'avancer sans nécessairement remettre en cause une œuvre commune, qui peut présenter des défauts, mais qui correspond aussi à notre tempérament particulier.

Monsieur Labbé, ne caricaturons pas sur la question des drones. Les auteurs de la proposition de loi ne veulent pas épandre davantage : c'est tout l'inverse ! Nous nous engageons sur la voie de la réduction de l'utilisation des produits phytosanitaires, ce que nous souhaitons tous, me semble-t-il. Le drone peut, certes, avoir d'autres usages, mais il peut aussi se révéler très intéressant pour l'agriculture, notamment pour sécuriser le travail des agriculteurs sur des terrains escarpés.

Par ailleurs, monsieur Labbé, une tomate bio et une tomate conventionnelle ont besoin de la même quantité d'eau ; idem pour le maïs. Bien sûr, nous devons réfléchir aux façons de mieux utiliser l'eau et de mieux la stocker dans les sols. Mais, de grâce, essayons de ne pas tomber dans la caricature : oui, l'agriculture a besoin d'eau, mais évitons tout propos excessif. Nous sommes l'un des pays utilisant le moins d'eau et comptant le moins de surfaces irriguées ; nous en comptons moins, par exemple, que les Pays-Bas.

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