Ne croyez pas que je sois juge et partie, mais il y a toujours quelque chose de paradoxal à demander que le ministre ait plus de poids politique dans les décisions et, en même temps, à vouloir instituer un haut-commissariat, ce qui pourrait, d'une certaine façon, créer une forme de concurrence politique à ses prérogatives de ministre.
Pour autant, je le reconnais, votre proposition a le mérite de poser la question légitime de la cohérence des politiques publiques. Y a-t-il un endroit où l'on se soucie de la cohérence des messages envoyés aux agriculteurs et de la mise en place d'une souveraineté agricole ?
Ces deux amendements identiques, qui, au fond, n'ont pas pour objet de remettre en cause l'idée d'un haut-commissariat, visent toutefois à supprimer cette création en raison de la référence à la « compétitivité ».
Je le répète, n'ayons pas peur du terme « compétitivité » ! Ce n'est pas seulement le rendement ! C'est la capacité, dans un marché ouvert – à moins que certains ne croient toujours à la possibilité de rester das un marché fermé uniquement français –, d'avoir une ferme France compétitive, d'abord dans l'espace européen.
Il s'agit donc d'un vrai sujet de coordination des politiques publiques, qui pourrait s'appliquer à d'autres domaines que l'agriculture. Toutefois, je ne suis pas sûr que la création d'un haut-commissariat constitue la bonne réponse. Mais, en tant que juge et partie, vous jugerez que mon avis sur ce point n'est pas pertinent.
Je demande donc le retrait de ces amendements. À défaut, je m'en remettrai à la sagesse de la Haute Assemblée.