Intervention de Patrick Kanner

Réunion du 17 mai 2023 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Protection des élus et démission du maire de saint-brevin-les-pins

Photo de Patrick KannerPatrick Kanner :

Madame la Première ministre, en préambule à ma question, je rappelle un principe intangible : la violence ne peut en aucun cas être une réponse à un mécontentement social ou politique. Aussi, au nom de mon groupe, je condamne l'agression dont a été victime Jean-Baptiste Trogneux et lui apporte notre total soutien.

J'exprime le même soutien à Yannick Morez, maire de Saint-Brevin-les-Pins, qui a subi intimidations, harcèlement et agressions, autant d'actes inqualifiables envers un élu de la République qui ne faisait qu'exercer son mandat. Il mérite également, mes chers collègues, le respect et le soutien indéfectibles du Sénat. §

Oui, un vent mauvais souffle sur notre pays. Un maire de France a dû céder devant la menace, la violence. La haine l'a emporté sur la bienveillance. La force l'a emporté sur le droit.

La multiplication des pressions et des agressions envers les élus est quantifiable et documentée. Les élus locaux, et plus particulièrement les maires, sont les fondations de la République. Quand une de ces fondations s'écroule, comme c'est le cas avec la démission de Yannick Morez, c'est tout l'édifice qui est fragilisé.

Ce matin, l'audition émouvante de ce maire par la commission des lois du Sénat s'est transformée en réquisitoire contre les services de l'État, tant ont été révélées de graves défaillances.

Madame la Première ministre, c'est un échec, pour ne pas dire un désastre, dont il faut tirer toutes les conséquences dès aujourd'hui.

Saint-Brevin-les-Pins est aussi le signe d'une résurgence des violences d'extrême droite. Depuis plusieurs semaines, ces actes de terrorisme intellectuel et physique se sont multipliés pour empêcher les maires qui le souhaitent de prendre part à l'accueil des demandeurs d'asile.

Madame la Première ministre, on ne peut pas mettre sur un pied d'égalité l'extrême droite et d'autres formes de contestation. L'extrême droite, que ce soit au sein de nos institutions ou dans le cadre d'actions clandestines, est l'ennemie mortelle de notre démocratie ! L'État ne peut rester l'arme au pied face à ces menaces. Allez-vous engager le combat pour défendre les élus de la République ?

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