Cet amendement vise à faire en sorte que la gestion du fonds spécial de soutien à la compétitivité filières agricoles en difficultés intègre un objectif de parité.
En effet, de nombreuses femmes agricultrices rencontrent des difficultés pour obtenir un crédit bancaire, soit pour lancer leur exploitation agricole, soit pour réaliser de nouveaux investissements.
Peu représentées, moins payées, parfois même pas comptées, les femmes sont les grandes oubliées de nos politiques agricoles.
Le ministère de l'agriculture estime que les femmes représentent 30 % des actifs agricoles en France. Plus nombreuses dans les petites structures, les femmes sont aussi plus diplômées et plus âgées que les hommes. Pourtant, leurs revenus sont quasiment un tiers plus faibles et leur retraite atteint péniblement 570 euros par mois.
Dans l'agriculture, les femmes font face à des inégalités multiples : revenu, accès au foncier, à l'investissement, aux aides et aux formations, charges domestiques. Les politiques sectorielles n'enrayent pas, voire renforcent ces inégalités de genre. La très faible disponibilité des données genrées est d'ailleurs un frein au traitement des inégalités.
Entre autres bâtons dans les roues, les agricultrices bénéficient de prêts bancaires plus faibles, de moins d'aides à l'installation et elles sont moins représentées dans les syndicats professionnels.
À l'instar de dispositifs existant déjà dans d'autres secteurs ou à travers l'action de la Banque publique d'investissement, il convient d'instaurer dans le fonds spécial de soutien à la compétitivité filières agricoles une proportion minimale de bénéficiaires par sexe.