Intervention de Marc Fesneau

Réunion du 16 mai 2023 à 16h00
Ferme france — Article 8

Marc Fesneau  :

À la vérité, la rédaction initiale de l'article aurait pu justifier que nous émettions un avis favorable sur vos amendements, mais, comme Mme la rapporteure l'a rappelé, le travail qui a été fait en commission permet d'orienter l'usage des drones d'une façon qui nous semble pertinente.

D'abord, c'est une expérimentation. Je me réjouis que tout le monde se réfère au rapport de l'Anses – cela préfigure les débats que nous aurons à l'article 13 –, même si chacun n'en lit manifestement pas les mêmes pages…

Dans ce rapport, l'Anses constate qu'il y a des données intéressantes, mais que l'on aurait besoin de données complémentaires. C'est bien que l'Anses reconnaisse elle-même qu'elle n'est pas pleine de certitudes. N'ayons pas plus de certitudes que l'Anses ! Sinon, on attentera à la réalité des faits scientifiques… Il est nécessaire de pousser l'examen plus avant.

Que dit l'Anses ? Que l'on a besoin de données complémentaires.

Vous avez le droit de faire du refus des drones une position de principe – je ne parle même pas de dogmatisme. Cependant, l'encadrement proposé par votre commission permet d'engager une expérimentation, sur des terrains en pente et dans le cadre d'une agriculture de précision sur des surfaces restreintes.

Dès lors qu'elle vient servir l'objectif de réduction et de dosage au mieux de la molécule utilisée pour tel ou tel usage, le recours au drone nous paraît aller dans le bon sens.

De fait, cet équilibre me paraît intéressant, même s'il méritera sans doute que l'on y travaille encore.

Il est cependant un point sur lequel nous pouvons, me semble-t-il, avoir un vrai désaccord.

Je n'ai pas d'appréhensions par rapport à la technologie. Je ne dis pas non plus qu'elle marque nécessairement un progrès, mais, au moins, regardons, expérimentons, et essayons de voir si elle ne peut pas apporter des solutions à des défis techniques posés à l'agriculture.

Je veux bien que l'on parle d'autres solutions, mais, à un moment, si l'on refuse la technologie, si l'on refuse la robotique, le numérique, les drones, la recherche génétique, on va se retrouver face à des « y a qu'à faut qu'on » de tribune, et à rien d'autre. Or nous avons besoin d'alternatives dans la trajectoire que nous essayons de tenir, qui est une vraie trajectoire de réduction d'usage des produits phytosanitaires. Cet usage expérimental des drones y contribue.

Le Gouvernement est défavorable à ces amendements.

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