L'institution d'un haut-commissaire à la compétitivité des filières agricoles et agroalimentaires françaises nous semble non seulement inutile, mais aussi contre-productive.
L'article 1er vise à faire de la compétitivité-prix l'axe premier des politiques agricoles, alors que cet axe correspond à la course au moins-disant social et environnemental.
Comme l'affirme le rapport du Conseil économique, social et environnemental (CESE) intitulé Quels leviers pour renforcer la compétitivité de l'agriculture et de l'agroalimentaire français ?, il convient de redéfinir la compétitivité, qui ne doit pas être réduite à une question de prix et de coûts de production, mais au contraire prendre en compte la qualité gustative et sanitaire des produits, leur adéquation avec les attentes des consommateurs, les emplois créés et les impacts environnementaux. Ces derniers éléments sont susceptibles, vous le savez, d'engendrer d'importantes dépenses, assumées de manière collective.
Plutôt que de centraliser la gouvernance de l'agriculture sur une personne unique, il est de la responsabilité du ministère de l'agriculture, en lien avec les ministères de l'environnement et de la santé, de mener une politique à la fois agricole et alimentaire prenant en compte l'ensemble des dimensions économiques, mais aussi sociales, écologiques, territoriales et sanitaires.
C'est un ensemble ; il ne peut pas s'agir exclusivement d'une compétitivité-prix. Cessons de tout focaliser sur cet axe ! Pour cette raison, le groupe écologiste demande la suppression de cet article, dans la mesure où un haut-commissaire ne constituera pas, bien au contraire, l'élément déterminant d'une transition vers une agriculture durable.