Intervention de Agnès Firmin Le Bodo

Réunion du 6 juin 2023 à 9h30
Questions orales — Soutien aux communes rurales face aux enjeux de démographie médicale

Agnès Firmin Le Bodo :

Monsieur le sénateur, notre priorité est de lutter contre toutes les inégalités de santé, et de proposer pour tous, et partout en France, un accès à des soins adaptés et de qualité.

Créer les conditions d’une attractivité rénovée de nos territoires, pour que les professionnels viennent s’y installer, et surtout, y restent pour mener des projets personnels et professionnels de long terme, nécessite une mobilisation de l’État, comme de tous les acteurs locaux, au premier rang desquels les élus des territoires ruraux, dont nous ne sous-estimons pas l’engagement quotidien et auxquels le Gouvernement s’attache à donner les outils nécessaires.

Les efforts que nous menons avec les ARS dans tous les territoires reposent sur de multiples leviers.

Tout d’abord, nous favorisons le déploiement de structures d’exercice collectif comme les maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP), avec un objectif de 4 000 MSP d’ici à la fin du quinquennat.

Nous assurons aussi la coordination des acteurs locaux de santé au sein des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), qui devront couvrir l’ensemble du territoire d’ici à la fin de l’année, et que nous entendons renforcer prochainement dans la loi.

Je pense également à l’incitation, dès les années de formation des étudiants en médecine, à l’exercice dans les zones le plus en tension, à travers la quatrième année de médecine générale, au contrat d’exercice et au guichet unique, ou encore à la libération de temps médical et à la facilitation de l’exercice au quotidien : 3 500 nouveaux assistants médicaux ont été recrutés – leur nombre sera porté à 10 000 d’ici à la fin de l’année – de sorte à dégager du temps médical.

En outre, la mobilisation et le renforcement des outils du numérique en santé, comme la téléconsultation, doivent permettre de raccourcir les délais ou les distances.

Enfin, il faut « aller vers » les populations les plus isolées et les plus fragiles, ce que nous faisons avec le plan d’actions élaboré avec la Caisse nationale de l’assurance maladie (Cnam), qui vise l’objectif « zéro patient » en affection de longue durée sans médecin traitant d’ici à fin 2023. Dans le même ordre d’idée, j’annoncerai, avec Dominique Faure, un plan de déplacement et la généralisation du dispositif Médicobus.

Bien sûr, nous prendrons, comme vous le demandez, toutes les dispositions favorisant un meilleur partage des tâches et des compétences entre professionnels dans le parcours de soins grâce à l’adoption de la loi Rist.

L’ensemble de ces mesures impliquent l’action conjointe de l’État, de l’assurance maladie et des acteurs locaux. Les collectivités locales et les maires ont toute leur place dans l’élaboration des solutions de proximité ; ils peuvent se saisir de ces différents outils pour contribuer à l’élaboration des réponses au plus près des territoires.

Les formations territoriales du Conseil national de la refondation en santé (CNR santé) ont, en ce sens, permis de faire émerger nombre d’initiatives innovantes et probantes que nous soutenons.

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